Le président du tribunal chargé de juger à nouveau l’ex-président
égyptien Hosni Moubarak s’est récusé à l’ouverture de la première
audience samedi au Caire, faisant tourner court le début de ce procès.
Le juge Moustafa Hassan Abdallah a renvoyé le dossier devant une cour d’appel, qui devra choisir un nouveau tribunal.
Le juge a déclaré qu’il était "dans l’embarras", après avoir été mis
en cause par des avocats qui ont souligné qu’il avait déjà présidé une
cour chargée de juger une affaire liée à un épisode la révolte ayant
renversé Hosni Moubarak début 2011.
"Ce juge et son équipe avaient acquitté tous les inculpés dans
l’affaire de la +bataille des chameaux+ et il y a beaucoup de doutes à
leur sujet. Cela le disqualifie pour mener ce procès", a déclaré un
avocat des parties civiles, Amir Salem. "Le peuple veut l’exécution du
président", ont scandé d’autres avocats.
Le 2 février 2011, en plein soulèvement populaire contre Hosni
Moubarak et à la surprise générale, des partisans du président avaient
fait irruption sur la place Tahrir, dans le centre du Caire, à dos de
cheval et de chameau, et attaqué les milliers de manifestants exigeant
la fin du régime.
Plusieurs figures du régime déchu accusées d’avoir orchestré cette attaque avaient été acquittées en octobre 2012.
M. Moubarak, 84 ans et malade, était présent samedi au tribunal dans
une cage grillagée, assis sur une civière. Il a à plusieurs reprises
agité la main, semblant saluer l’audience.
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Hosni Moubarak transféré au tribunal pour son deuxième procès
Le nouveau procès du président égyptien déchu Hosni Moubarak pour
complicité dans le meurtre de manifestants et corruption devait s’ouvrir
sous haute sécurité samedi au Caire. Hosni Moubarak, qui aura 85 ans en
mai et est malade, a été transporté en hélicoptère d’un hôpital
militaire en banlieue du Caire vers le site de l’école de police où la
cour criminelle est installée, a indiqué l’agence officielle Mena. Il a
ensuite été emmené à bord d’une ambulance. Selon des images de la
télévision d’État, l’ancien homme fort d’Égypte est sorti de l’ambulance
allongé sur une civière, vêtu de blanc et le regard masqué par des
lunettes de soleil, comme lors de ses comparutions lors de son premier
procès où il avait été condamné à la réclusion à perpétuité.
La santé de Hosni Moubarak, renversé en février 2011 par une révolte
populaire après trente ans de pouvoir sans partage et détenu quelques
mois plus tard, a fait l’objet de nombreuses spéculations, et il a même
été donné pour "cliniquement mort" en 2012 par l’agence officielle Mena.
Ses coaccusés - ses deux fils Alaa et Gamal, l’ancien ministre de
l’Intérieur Habib el-Adly et six anciens hauts responsables des services
de police - sont également arrivés au tribunal. Les membres des forces
de l’ordre étaient déployés en grand nombre devant l’école de police,
qui un jour porta le nom de Hosni Moubarak. Son premier procès, débuté
en août 2011, avait captivé l’Égypte et le monde arabe. L’image de
l’ancien chef d’État autrefois intouchable et tout-puissant, couché sur
une civière dans le box des accusés, avait marqué les esprits.
C’était la première fois qu’un dirigeant arabe renversé par son
peuple comparaissait en personne devant un tribunal. Le président
tunisien déchu Zine el-Abidine Ben Ali a été jugé par contumace, et
l’ex-dirigeant irakien Saddam Hussein a comparu devant un juge, mais
après une invasion étrangère. Néanmoins, ce nouveau procès est éclipsé
par l’instabilité, une grande partie des Égyptiens étant plus préoccupée
par la crise politique, sécuritaire et économique sévissant dans le
pays dirigé pour la première fois par un islamiste issu des Frères
musulmans, la bête noire de Hosni Moubarak.
Mais si beaucoup se disent indifférents au sort de Hosni Moubarak, le
fait que personne n’ait encore rendu de comptes pour la mort de près de
850 personnes en 18 jours de soulèvement (25 janvier-11 février 2011)
continue à susciter la colère et la frustration. Hosni Moubarak a été
condamné lors du premier procès à la perpétuité pour sa responsabilité
dans la mort d’une partie des 850 personnes. Il a fait appel contre sa
condamnation, de même que le parquet qui a réclamé la peine de mort. Des
ONG et défenseurs des droits de l’homme ont dénoncé un processus
entaché d’irrégularités n’ayant pas réussi à identifier les
responsables. La Cour de cassation a annoncé en janvier 2013 qu’elle
annulait "tous les verdicts prononcés par le tribunal criminel du Caire
en juin 2012", ordonnant un nouveau procès pour Hosni Moubarak et ses
coaccusés.
Habib el-Adly avait aussi été condamné à la prison à vie. En
revanche, six anciens responsables de la sécurité avaient été acquittés,
provoquant la fureur de nombreux Égyptiens, pour qui ce verdict
équivalait à absoudre une police honnie et accusée de violations
systématiques des droits de l’homme. Hosni Moubarak et Habib el-Adly
ainsi que les six responsables vont être rejugés pour complicité dans le
meurtre et tentative de meurtre des près de 850 manifestants. Alaa et
Gamal Moubarak, autrefois symboles de richesse et de pouvoir, vont
comparaître pour corruption, tout comme leur père. L’homme d’affaires
Hussein Salem est lui jugé par contumace, ayant fui vers l’Espagne. Un
groupe de partisans de l’ex-président a affirmé sur les réseaux sociaux
qu’il serait là pour le soutenir.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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