Aucun favori ne se détachait clairement dimanche pour succéder au
Premier ministre palestinien Salam Fayyad qui a démissionné samedi, en
dépit du soutien appuyé de Washington, soldant des mois de conflit avec
le Fatah du président Mahmoud Abbas.
Le Premier ministre démissionnaire, crédité par la communauté
internationale de l’édification d’institutions capables de porter un
État, reste chargé d’expédier les affaires courantes en attendant la
formation d’un nouveau gouvernement.
Parmi les successeurs possibles figurent Mohammad Moustapha,
conseiller économique de Mahmoud Abbas et président du Fonds
d’investissement de Palestine, ou l’homme d’affaires Mazen Sinokrot, un
ancien ministre de l’Économie qui a de bons rapports avec le mouvement
islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza.
Le président Abbas pourrait lui-même assurer les fonctions de Premier
ministre dans le cadre d’un gouvernement de "consensus national" prévu
par les accords de réconciliation entre le Fatah et le Hamas signés au
Caire (avril 2011) et à Doha (février 2012), restés pour l’essentiel
inappliqués.
Le Fatah, parti au pouvoir dans l’Autorité palestinienne qui gouverne
les zones autonomes de Cisjordanie, s’est réjoui dimanche du départ de
M. Fayyad, l’accusant d’avoir "échoué lamentablement dans sa gestion
économique, creusé les dettes de l’Autorité palestinienne et manqué à
son devoir de verser les salaires durant de long mois".
En septembre, M. Fayyad avait dû faire face à une vague de grogne
sociale en Cisjordanie, nourrie par la hausse des prix des denrées de
base et le paiement erratique des salaires des fonctionnaires en raison
de difficultés budgétaires chroniques.
Israël n’a fait aucun commentaire officiel sur la démission de
M. Fayyad, considéré en privé comme un interlocuteur compétent et
modéré. Le correspondant diplomatique du quotidien israélien Haaretz a
cependant évoqué un "événement spectaculaire" qui aura des conséquences
"sur Israël et les efforts de l’administration Obama pour relancer le
processus de paix, de même que la politique de l’Union européenne envers
les Palestiniens".
La Maison-Blanche a rendu hommage à M. Fayyad, qualifié de
"partenaire fort pour la communauté internationale" et de "leader pour
la promotion de la croissance économique, la constitution de l’État et
la sécurité du peuple palestinien", disant "compter sur tous les
dirigeants palestiniens pour soutenir ces efforts".
Le Hamas a attribué cette démission à des "divergences internes au
Fatah" et n’était pas liée "au dossier de la réconciliation
palestinienne". "Fayyad quitte le gouvernement après avoir criblé notre
peuple de dettes, et le Fatah doit en assumer la responsabilité, parce
que c’est lui qui l’a imposé depuis le début", a déclaré Sami Abou
Zouhri, un porte-parole du Hamas à Gaza.
(14-04-2013 - Assawra avec les agences de presse)
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