Hamad ben Khalifa al-Thani, le richissime émir du Qatar, s’est offert six îles grecques, selon la presse britannique. Une opération qui entre dans le cadre d’une stratégie d’investissements plus globale en Grèce, ruinée par la crise économique.
Dans le sillage de ses investissements frénétiques à l’étranger, le cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, l'émir du Qatar, riche État gazier du Golfe persique, a décidé de déverser ses dollars sur le pays le plus pauvre de la zone euro afin d’acquérir un bout de l’archipel des îles Ioniennes, situées dans la province grecque d’Ithaque.
Il y a quatre ans, le père du propriétaire du PSG avait jeté l’ancre au milieu des ces îles paradisiaques baptisées Échinades. Mais si leur sable fin, leurs oliviers et leurs eaux turquoises l’ont très rapidement charmé, le cheikh n’a pu échapper au laborieux processus administratif grec pour conclure l'achat de six d'entre elles. Il lui a ainsi fallu 18 mois pour acquérir ce bout d’archipel en vente depuis près de 40 ans."La Grèce est comme ça. Même si vous achetez une île, même si vous êtes l’émir du Qatar, il faut un an et demi pour venir à bout de toutes les formalités", affirme ainsi le maire d’Ithaque, Ioannis Kassianos, au quotidien britannique The Guardian.
Une cuisine de 1000 m2
Convaincu que la fièvre acheteuse de l'émir ne s’arrêtera pas là, Ioannis Kassianos l'a accueilli à bras ouverts. Sa venue représente, selon lui, une opportunité de développement touristique pour l’archipel et sa région : "Ils ont un fonds de plusieurs centaines de millions de dollars. Et, autant que je sache, il veut acheter les 18 îles [de l’archipel des Échinades, NDLR], soit le lot complet".
Reste que le cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani ne s’est pas offert ce joyau de la Méditerranée pour y construire des hôtels, mais bien pour y loger ses trois femmes et ses 24 enfants dans un palais. Un palais qui ne sera peut-être pas à son goût s’il n’arrive pas à contourner la loi qui limite la superficie des constructions à 250 m2 dans la région. Le problème est de taille, quand on sait que "les toilettes du palais doivent déjà faire 250 m2 et que sa cuisine seule doit s'étendre sur 1000 m2", rapporte M. Kassianos au Guardian.
Diversification
Cet intérêt du Qatar pour la Grèce redonne de l’espoir au gouvernement d’Antonis Samaras, qui espère attirer les capitaux qataris dont son pays a déjà profité. Plusieurs projets sont effectivement en cours, comme la construction d’un pipeline à partir de la Grèce continentale pour approvisionner les îles en eau. Au même moment, le Premier ministre qatari s’est dit une nouvelle fois intéressé par le rachat du prestigieux site d'Hellinikon. Situé sur la côte au sud d'Athènes, cet espace de 620 hectares est destiné à voir sortir de terre le plus grand projet immobilier de Grèce dont l'exploitation engendrerait une augmentation de 0,3 % du PIB. Une opportunité de taille pour un pays surendetté...
Par ailleurs, l'émirat a signé fin janvier avec Athènes un accord prévoyant la création d'un fonds d'investissement commun de deux milliards d'euros spécialement dédié aux PME grecques. Une première réunion entre les deux parties a d'ailleurs eu lieu le 6 mars, selon Le Figaro.
Ces opérations de l’émirat gazier - qui dispose d’un fond de 130 milliards de dollars réservé aux investissements étrangers - dans les pays occidentaux affaiblis par la crise font partie d’une stratégie globale de diversification de ses investissements. L'objectif ? Assurer à Doha des alliances commerciales fructueuses pour que le Qatar ne dépende pas uniquement, à long terme, de ses revenus énergétiques.
Avec dépêches
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire