La France "n’a pas de certitude" sur l’utilisation d’armes chimiques
en Syrie, et les Américains et Britanniques ont seulement des "indices",
a déclaré lundi le ministre français des Affaires étrangères Laurent
Fabius.
"Nous n’avons pas de certitudes. Il y a des indices qui ont été
donnés par les Anglais, aussi par les Américains. Nous, nous sommes en
train de vérifier cela", a affirmé M. Fabius sur la radio Europe 1.
"(Il n’y a) pas encore de preuves et on a demandé au secrétaire
général des Nations unies d’ordonner une enquête dans l’ensemble de la
Syrie pour voir ce qu’il en était. Et ce qui est quand même indicatif,
c’est que la Syrie a refusé de laisser pénétrer sur son territoire des
enquêteurs", a poursuivi le ministre.
La semaine dernière, les Etats-Unis ont reconnu pour la première fois
que le régime syrien avait probablement utilisé des armes chimiques,
tout en soulignant que leurs renseignements n’étaient pas suffisants
pour en avoir la certitude. Le Premier ministre britannique David
Cameron a parlé de "preuves limitées" mais "croissantes" de cette
utilisation. La France s’est démarquée des positions américaines et
britanniques.
"On développe par nos propres moyens toute une série d’investigations
et il est vrai —à la fois Obama l’a déclaré, Hollande (François
Hollande, président français) l’a déclaré mais aussi les Russes— que
s’il était avéré qu’il y a utilisation des armes chimiques en Syrie, à
ce moment-là, ça change pas mal de choses", a indiqué le chef de la
diplomatie française.
A la question +On ne laisserait pas Bashar al-Assad, le président
syrien, gazer son propre peuple ?+, le ministre répond : "exactement,
(...) ça veut dire que l’ensemble des pays que je viens de citer
réfléchissent activement à cela".
En attendant une réponse du régime à une nouvelle demande de l’ONU
sur un accès "sans entraves" de ses enquêteurs, ceux-ci ont entrepris de
recueillir des indices hors de Syrie, échantillons et témoignages.
Interrogé sur une éventuelle levée de l’embargo européen sur les
armes à la Syrie, Laurent Fabius estime que "le négatif ou en tout cas
l’incertain, c’est que la coalition des résistants n’est pas aussi unie
qu’on (le) voudrait".
Dans une interview au magazine Jeune Afrique, il a affirmé
"regretter" la démission de Moaz al-Khatib comme président de la
Coalition nationale syrienne (opposition).
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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