samedi 17 décembre 2016

Israël/Palestine : L'évacuation se précise pour une colonie sauvage de Cisjordanie occupée

Des jeunes colons bloquent l'entrée de leur colonie Amona le 15 décembre 2016, qui pourrait bientôt faire l'objet d'une évacuation car installée illégalement en Cisjordanie (Afp)

Les habitants d'une colonie israélienne en Cisjordanie occupée ont rejeté dans la nuit de mercredi à jeudi une offre du gouvernement de les reloger ailleurs, rapprochant le moment d'une évacuation forcée.
Le sort de la quarantaine de familles israéliennes de la colonie d'Amona, au nord de Ramallah, est au coeur d'une bataille aux enjeux politiques, diplomatiques et humains, qui va en s'amplifiant depuis des semaines à l'approche du 25 décembre.
La Cour suprême israélienne a en effet décidé qu'Amona, où vivent environ 300 personnes, devait être détruite avant le 25 décembre parce qu'elle a été construite illégalement sur des terres privées palestiniennes.
Les résidents d'Amona ont décidé à une majorité écrasante de refuser l'offre faite par le gouvernement en échange de leur promesse de se laisser évacuer sans violence, ont-ils indiqué dans un communiqué. Ils expliquent n'avoir aucune garantie qu'ils pourront rester sur la même colline, comme ils le réclament.
Après ce rejet, Amona a connu une nuit d'effervescence avivée par les rumeurs propagées sur les réseaux sociaux, chacun s'attendant à l'arrivée de la police pour l'expulsion. Des dizaines de jeunes des environs sont venus dormir sur place pour soutenir les habitants, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les habitants d'Amona refusent leur éviction en invoquant leur présence sur les lieux depuis des années, le soutien apporté en son temps par l'Etat à leur installation et le lien millénaire entre les juifs et ces terres.
Amona est une colonie dite sauvage, c'est-à-dire qu'elle est illégale au regard du droit qu'Israël applique à la majorité de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967.
L'ONU et la plus grande part de la communauté internationale ne font pas de distinction et considèrent comme illégales toutes les colonies, c'est-à-dire les implantations israéliennes en territoires occupés. Elles y voient aussi un des principaux obstacles à la paix qui se fait attendre depuis des décennies entre Israéliens et Palestiniens.

(15-12-2016)

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