lundi 12 décembre 2016

Bahreïn: Prison confirmée pour le chef de l'opposition

La photo du cheikh Ali Salmane lors d'une manifestation contre son arrestation le 29 mai 2016 à Az Zinj à Bahrein (Afp)

La cour d'appel de Manama a confirmé lundi une peine de neuf ans de prison contre le chef de l'opposition chiite à Bahreïn pour "complot contre le régime" et "incitation à la désobéissance", a-t-on appris de source judiciaire.
Le cheikh Ali Salmane, 51 ans, purge actuellement une peine de prison dans ce petit royaume à majorité chiite dirigé par une dynastie sunnite.
Le chef du mouvement d'opposition Al-Wefaq, dissous en juillet, avait été condamné en juillet 2015 à quatre ans de prison pour "incitation à la haine confessionnelle" mais la cour d'appel avait ensuite alourdi cette peine à neuf ans en retenant aussi le chef d'accusation de "complot contre le régime".
En octobre, la Cour de cassation avait toutefois annulé la condamnation du dirigeant chiite et renvoyé l'affaire devant la cour d'appel.
Mais cette dernière a de nouveau condamné lundi cheikh Salmane à neuf ans de prison.
Son arrestation et son incarcération, fin 2014, avaient provoqué des manifestations et avaient été condamnée par des organisations de défense des droits de l'Homme et par les Etats-Unis, alliés de Bahreïn.
L'arrestation de M. Salmane était intervenue dans le cadre d'une campagne de répression contre Al-Wefaq, le principal mouvement d'opposition bahreïni qui a finalement été dissous en juillet par une décision de justice sous l'accusation de "favoriser le terrorisme".
Al-Wefaq s'est pourvu en cassation contre sa dissolution.
Le mouvement comptait le plus grand bloc parlementaire avant la démission en février 2011 de ses députés pour protester contre la répression du mouvement de contestation qui avait éclaté à Bahreïn dans la foulée du Printemps arabe.
Si la violence a baissé en intensité ces dernières années, la justice du royaume continue de prononcer de lourdes peines de prison contre les auteurs présumés d'attaques, notamment contre les forces de l'ordre. Ces condamnations sont parfois assorties de retrait de la nationalité.
Le royaume de Bahreïn accuse régulièrement l'Iran "d'ingérences dans ses affaires intérieures", ce que Téhéran dément.

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