vendredi 30 décembre 2016

Israël/Palestine : Donald Trump, véritable ami ou cauchemar potentiel d'Israël ? (Michel Colomès)

« Sois fort Israël, le 20 janvier arrive très vite ! » C'est le tweet de soutien, comme toujours un peu provocateur, que Donald Trump a envoyé au lendemain de ce que le gouvernement israélien considère comme les deux coups de poignard des derniers feux de la présidence Obama.
Le premier, le 23 décembre, avec pour la première fois depuis 1979 l'abstention des États-Unis sur une résolution de l'ONU condamnant la politique d'implantation de nouvelles colonies juives dans des territoires revendiqués par la Palestine. Ce qui a permis à la résolution d'être adoptée.
Le second avec le réquisitoire-testament de John Kerry. Dans un discours-fleuve prononcé le 28 décembre, le secrétaire d'État américain a mis Israël en garde contre le danger de l'abandon de la solution des deux États, palestinien et israélien, seule possibilité, selon lui et la quasi-totalité de la communauté internationale de sortir de ce conflit de près de 70 ans.
Or, l'arrivée à la Maison-Blanche de Donald Trump, le 20 janvier, risque, si l'on en croit ses engagements de campagne, de changer considérablement la politique américaine à l'égard d'Israël. Et d'abord de manière symbolique, puisque le nouveau président a promis de déménager l'ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem. Bill Clinton et George Bush s'y étaient engagés eux aussi, mais y avaient renoncé pour ne pas compromettre le statut futur de la ville sainte le jour où un compromis de paix finirait par être trouvé.
Mais Trump, lui, va s'y tenir. Son équipe aurait déjà pris une option sur un ou deux bâtiments à Jérusalem pour que l'affaire soit rondement menée, dès son investiture. Il a également prévu de s'opposer à tout projet à l'ONU, « ce club de fumeur de cigares », qui risquerait de gêner son ami Netanyahu. Enfin, pour que nul n'ignore sa position à l'égard de la politique de colonisation israélienne, il a nommé David Friedman comme ambassadeur en Israël. Il ne pouvait trouver meilleur avocat de la politique d'expansion de l'État hébreu. Friedman est le principal donateur d'un mouvement qui a créé de nouvelles colonies. « La prochaine fois qu'il y aura une manifestation en faveur des colons, a dit un député israélien, on verra le nouvel ambassadeur des États-Unis défiler à leur tête. »

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