jeudi 18 juin 2015

Israël/Palestine: 16 colons interpellés après l'incendie d'un sanctuaire chrétien

La police israélienne a annoncé jeudi l'interpellation de 16 jeunes colons juifs après un incendie ayant endommagé le sanctuaire de Tabgha, haut lieu du christianisme catholique construit sur le site où le Christ aurait procédé à la multiplication des pains.
Deux pièces du complexe entourant l'église de la Multiplication, dans le nord d'Israël, ont été endommagées par l'incendie survenu dans la nuit et que la police soupçonne d'être d'origine criminelle. Des photos publiées par la police montrent un plafond, des sols et des portes endommagées par le sinistre. L'église elle-même ne semble pas avoir été touchée.
Un graffiti en hébreu biblique découvert sur un mur du complexe situé sur la rive nord-ouest du lac de Tibériade appelle à chasser d'Israël les dieux païens, a constaté un photographe de l'AFP.
Le graffiti est tiré d'une prière juive prononcée trois fois par jour.
Selon le porte-parole de la police, Micky Rosenfeld, deux personnes qui se trouvaient dans le bâtiment au moment de l'incident ont été transférés à l'hôpital pour avoir inhalé de la fumée.
"Il y a une forte possibilité qu'il ne s'agisse pas d'un accident", a déclaré M. Rosenfeld à l'AFP.
Jeudi en fin de matinée, la porte-parole de la police Luba Samri annonçait l'interpellation "dans un secteur proche de l'église de 16 jeunes dans le cadre de l'enquête pour vérifier s'ils sont impliqués dans l'incident survenue avant l'aube".
Selon elle, les 16 jeunes vivent dans des colonies juives de Cisjordanie dont 10 à Yitzhar, connue comme étant un bastion d'extrémistes ayant déjà été impliqués dans des crimes haineux.
Le site de Tabgha avait déjà été visé en avril 2014, peu avant la visite du pape en Terre sainte. Selon des responsables catholiques, de très jeunes juifs religieux avaient endommagé des croix et s'en étaient pris à des religieux.
Depuis des années, des activistes d'extrême droite ou des colons se livrent en Israël et dans les Territoires palestiniens, sous le label "le prix à payer", à des agressions et des actes de vandalisme contre des Palestiniens, des Arabes israéliens, des lieux de culte musulmans et chrétiens, ou même l'armée israélienne.

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