Le dictateur syrien Bashar al-Assad a mis en garde dimanche contre la
destruction de la région du Moyen-Orient en cas d'échec de la coalition
de la Russie et de ses alliés contre "les groupes terroristes" dans son
pays.
Dans un entretien à la télévision iranienne Khabar qui l'interrogeait
sur les chances de succès de la coalition entre la Russie, le régime
syrien, l'Iran et l'Irak contre le "terrorisme", Bashar a répondu:
"elle doit réussir, sinon la région entière sera détruite et pas
seulement un ou deux pays".
"Le prix à payer sera certainement élevé", a-t-il dit, selon un extrait diffusé par la présidence syrienne sur Twitter.
Mais il s'est dit toutefois confiant que "cette coalition va obtenir de véritables résultats".
"Les chances de succès de cette coalition sont grandes et non minimes", a
ajouté le chef de l'Etat dont les troupes sont en guerre contre les
rebelles depuis quatre ans et demi.
Il appelé les pays occidentaux à se joindre à cette coalition.
"Si ces Etats rejoignent de manière sérieuse et sincère la lutte contre
les terroristes, du moins en cessant de les soutenir, nous obtiendrons
des résultats beaucoup plus rapidement".
La Russie mène depuis mercredi des frappes aériennes contre les
jihadistes de l'Etat islamique (EI) mais aussi des groupes rebelles en
Syrie, affirmant vouloir combattre le "terrorisme".
Les pays occidentaux, qui veulent le départ de Bashar et soutiennent
des groupes rebelles "modérés", soupçonnent Moscou de vouloir surtout
apporter son soutien au président syrien en frappant ses ennemis, après
de nombreux revers de l'armée syrienne ces derniers mois.
Le président syrien s'en est pris à la coalition dirigée par les
Etats-Unis et qui depuis septembre 2014 mène des frappes contre les
jihadistes, notamment ceux de l'EI.
Après plus d'un an, "je ne vois pas de résultats, je vois même des
résultats contraires. Le terrorisme a connu une expansion géographique
et le nombre de recrues au sein des groupes terroristes a augmenté", a
souligné le boucher de Damas.
Les frappes de la coalition menée par Washgington sont parvenues à
contenir l'EI dans les zones kurdes où il a été chassé de plusieurs
villes, sans toutefois le neuraliser.
Après sa capture en mai de la ville carrefour de Palmyre située en plein
désert, l'EI contrôle près de la motiié du territoire syrien.
Au pouvoir depuis 15 ans et malgré une guerre qui a fait plus de 240.000
morts dans son pays, Bashar a renouvelé son refus de démissionner.
"Je dis de nouveau, si mon départ était la solution, je n'hésiterais pas à le faire", a-t-il dit.
Il a minimisé le poids de l'opposition en exil soutenue par des pays
occidentaux et arabes, refusant de dialoguer exclusivement avec elle en
vue d'une solution à la crise.
"Quelle est votre influence dans la rue? Rien (...) dialoguer avec des
personnes qui sont des agents pour d'autres pays ne mènera à aucun
résultat", a martelé Bashar.
Commentant la crise des migrants, en grande majorité syriens, en Europe,
il a affirmé qu'il s'agissait "d'une page noire dans l'histoire de la
Syrie", mais il en a fait assumer la responsabilité aux pays occidentaux
en raison selon lui de leur soutien aux rebelles.
La guerre en Syrie avait commencé par des manifestations pacifiques qui,
réprimées dans le sang par le régime sanguinaire de Bashar, se sont transformées en
rébellion armée puis en conflit sanglant où armée, insurgés, jihadistes
et kurdes se battent sur un territoire de plus en plus morcelé.
(04-10-2015)
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