De nouvelles attaques au couteau ont maintenu mercredi un climat de
forte tension entre Palestiniens et Israéliens qui, s'il ne cessait pas,
pourrait mener à la "catastrophe" selon un responsable de l'ONU.
La vague de violences semblait cependant en voie de diminuer à Jérusalem
qui n'a plus connu d'attentat depuis le 17 octobre, selon les autorités
israéliennes.
En dépit de cette apparente baisse d'intensité, le président Mahmud
Abbas a de nouveau demandé pour les Palestiniens la protection de la
communauté internationale.
"Nous avons besoin de votre protection. Protégez-nous", a-t-il lancé
lors d'une réunion spéciale du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU à
Genève.
"La violence entre Palestiniens et Israéliens va nous amener à la
catastrophe si elle ne cesse pas immédiatement", s'est inquiété devant
la même audience le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme,
Zeid Ra'ad Al Hussein.
Depuis quatre semaines, les affrontements entre jeunes lanceurs de
pierres et soldats israéliens, les agressions mutuelles entre
Palestiniens et colons et une série d'attentats anti-israéliens ont fait
61 morts (dont un Arabe israélien) côté palestinien et neuf côté
israélien.
Deux nouvelles attaques à l'arme blanche ont été commises mercredi. A
Hébron, un Palestinien a tenté de poignarder un soldat israélien et a
été abattu, selon la police israélienne. Presque simultanément, un
Palestinien a légèrement blessé une Israélienne au couteau à une dizaine
de kilomètres au nord près d'un bloc de colonies juives.
- 'Écraser notre dignité' -
Ces derniers jours, un déploiement policier considérable, des efforts
d'apaisement et les pressions de la communauté internationale paraissent
avoir réduit l'étendue des violences.
En Cisjordanie, la mobilisation reste importante, même si les
manifestations dégénèrent moins systématiquement en bataille meurtrière.
La situation est particulièrement volatile à Hébron, qui abrite un lieu
révéré à la fois par les musulmans et les juifs (le tombeau des
Patriarches) et 500 colons israéliens y vivent parmi les Palestiniens
derrière miradors et barbelés. Dans les environs, les conflits sont
permanents entre villageois palestiniens et colons israéliens.
Les Palestiniens se mobilisent à présent pour récupérer les corps des
auteurs d'attaques tués qu'Israël ne leur a toujours pas restitués.
Le gouvernement israélien a en effet décidé le 14 octobre, dans le cadre
de mesures vigoureuses, que ces corps ne seraient plus restitués aux
familles.
C'est ainsi que le père de Dania Irshaid attend toujours de récupérer la
dépouille de cette Palestinienne de 17 ans mortellement touchée par les
balles israéliennes dimanche à Hébron.
Les Israéliens "veulent faire pression sur nous, surtout en gardant les
corps des filles car ils savent que c'est plus qu'une ligne rouge pour
nous: ils les exécutent et après ils essayent d'écraser notre dignité,
notre honneur", a déclaré Jihad, le père, à l'AFP.
La justice israélienne est censée se pencher jeudi sur une autre mesure
controversée: la démolition des maisons d'auteurs d'attentats, elle
aussi perçue comme relevant du châtiment collectif. La Cour suprême est
saisie de neuf recours contre ces démolitions.
- Le défi d'un député arabe -
De multiples facteurs ont causé l'exaspération de la jeunesse
palestinienne: vexations liées à l'occupation, poursuite de
l'occupation, privation d'un Etat palestinien attendu depuis des
décennies, absence de toute perspective personnelle, discrédit des
autorités et partis palestiniens.
La protestation se cristallise autour de l'Esplanade des Mosquées à
Jérusalem-est, le troisième lieu saint de l'islam et le site le plus
sacré du judaïsme. Le soupçon qu'Israël veuille changer les règles
régissant les lieux, autoriser les juifs à y prier et à terme prendre le
contrôle du site passe pour un déclencheur primordial de l'escalade.
Le Premier ministre avait interdit début octobre aux ministres et aux
députés israéliens de se rendre sur l'esplanade, où les visites de
politiciens juifs sont largement interprétées comme des provocations par
les Palestinens.
Un député arabe israélien, Basel Ghattas, a ouvertement défié cet interdit mercredi.
"Je ne laisserai aucun député ni aucun ministre, quel qu'il soit,
pénétrer sur le mont du Temple", nom donné à l'esplanade par les juifs, a
martelé Netanyahu qui a accusé M. Ghattas de chercher à enflammer
les esprits.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire