Le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki a appelé
vendredi la procureure de la Cour pénale internationale à "accélérer"
l'examen d'accusations de crimes de guerre contre Israël.
M. al-Malki a en outre remis à la procureure Fatou Bensouda, à La Haye,
un dossier de 52 pages concernant des "exécutions extra-judiciaires" et
des "destructions de maisons" commises selon lui par Israël lors des 40
derniers jours, sur fond de tensions accrues entre Palestiniens et
Israéliens.
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Un bébé palestinien de huit mois est mort vendredi à
Bethléem, asphyxié par des gaz lacrymogènes tirés par des soldats
israéliens, selon les autorités palestiniennes, lors de violences qui
ont secoué la Cisjordanie occupée et frappé à nouveau Jérusalem.
Le petit garçon, Ramadan Thawabteh, a été asphyxié par du gaz qui
s'était infiltré dans la maison familiale lors de heurts entre lanceurs
de pierres palestiniens et soldats israéliens, a dit à l'AFP un
porte-parole du ministère palestinien de la Santé.
Bethléem, mais aussi Hébron, Ramallah et Naplouse en Cisjordanie occupée
par Israël, ainsi que la bande de Gaza ont été secouées par les
affrontements entre jeunes palestiniens et soldats israéliens. Tous les
mouvements palestiniens avaient appelé à manifester après la prière,
après un mois marqué par une flambée des violences entre Israéliens et
Palestiniens.
Un touriste américain légèrement touché
Jérusalem a par ailleurs été le théâtre d'une nouvelle attaque au
couteau, la première depuis le 17 octobre, après deux semaines de
relatif apaisement dû à un déploiement sécuritaire massif et un accord
diplomatique sur l'ultra-sensible Esplanade des Mosquées.
L'attaque de vendredi a fait deux blessés : un touriste américain
légèrement touché par l'assaillant et un civil, atteint à la jambe par
une balle perdue d'agents de sécurité cherchant à neutraliser
l'agresseur.
Ce dernier, un Palestinien de 23 ans originaire d'un quartier de
Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la ville annexée et occupée
par Israël, a été abattu, selon la police israélienne. Plus tôt dans la
journée, deux Palestiniens ont tenté de poignarder des gardes-frontières
israéliens près de Naplouse. L'un a été tué par des tirs israéliens, le
deuxième est dans un état critique, a indiqué la police israélienne.
7 corps restitués
Par ailleurs, plus de 50 Palestiniens ont été blessés dans la Bande de
Gaza par des tirs israéliens lors de heurts le long de la barrière de
sécurité qui, avec la frontière égyptienne, enferme le territoire, ont
dit les secours gazaouis. Deux sont dans un état critique.
À Hébron, abcès de fixation des violences ces derniers jours, des
dizaines de Palestiniens ont lancé des pierres, des cocktails Molotov et
fait rouler des pneus enflammés sur les soldats israéliens. Postés dans
la rue et sur les toits, les soldats ont riposté par un barrage de gaz
lacrymogènes et de balles caoutchoutées. Hébron, bastion en Cisjordanie
du mouvement islamique Hamas, est une poudrière où 500 colons israéliens
vivent parmi les Palestiniens derrière miradors et barbelés sous haute
protection de l'armée. La colère des Palestiniens d'Hébron a été avivée
par le refus israélien de remettre les corps des auteurs d'attentat à
leur famille.
Au moins sept jeunes Palestiniens ont été abattus ces derniers jours à
proximité du tombeau des Patriarches, révéré par les Musulmans et les Juifs et source de vives tensions. Ils avaient attaqué des Israéliens à
l'arme blanche, disent les forces israéliennes, mais les Palestiniens
contestent cette version.
L'armée israélienne a toutefois confirmé avoir remis vendredi sept corps
aux Palestiniens, dans ce qui ressemble à un geste de détente, mais
risque de donner lieu à des rassemblements considérables samedi lors des
funérailles.
800 logements autorisés dans les colonies israéliennes
Les heurts, les agressions et une série d'attaques anti-israéliennes à
l'arme blanche ont fait 66 morts côté palestinien (dont un Arabe
israélien) et 9 morts côté israélien depuis le 1er octobre.
La jeunesse palestinienne est exaspérée par les vexations liées à des
dizaines d'années d'occupation israélienne, par la colonisation, le
blocus de la bande de Gaza, l'absence de toute perspective personnelle
et le discrédit des autorités et partis palestiniens. L'Esplanade des
Mosquées a servi de cri de ralliement à la contestation.
Sans annoncer de nouvelles colonies, le gouvernement israélien vient de
légaliser près de 800 logements dans 4 colonies existantes de
Cisjordanie. Illégale aux yeux de la communauté internationale, la
colonisation passe pour un obstacle majeur à une résolution du conflit.
Dossier d'accusation remis à la CPI
Alors que des négociations de paix semblent plus éloignées que jamais,
la Nouvelle-Zélande a présenté à l'ONU un projet de résolution appelant
Israéliens et Palestiniens à éviter les actes pouvant saper les efforts
de paix. Le projet cite l'expansion des colonies côté israélien et les
initiatives lancées par les Palestiniens à la Cour pénale internationale
(CPI) pour tenter de faire condamner Israël pour crimes de guerre.
Loin de souscrire au projet néo-zélandais, les Palestiniens ont indiqué
avoir remis vendredi à la procureure de la CPI à La Haye un dossier de
52 pages sur ce qu'ils dénoncent comme les "exécutions sommaires" les
"punitions collectives" et "le nettoyage ethnique" israéliens. Les
Israéliens accusent, eux, les Palestiniens de cautionner et d'encourager
les violences.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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