Au moins 70 hôtels en Tunisie ont dû fermer provisoirement leurs portes
depuis septembre et "d'autres vont suivre", en raison de deux attaques
djihadistes meurtrières ayant durement affecté le secteur touristique
qui représente près de 10 % du PIB national, a affirmé dimanche un
responsable.
"La situation est très morose. Les taux d'occupation ne dépassent pas 20
%" de la capacité hôtelière du pays, a déclaré à la radio privée
Mosaïque FM le président de la Fédération tunisienne de l'hôtellerie,
Radhouane Ben Salah. "70 hôtels ont dû fermer leurs portes depuis
septembre en raison du manque de clientèle et d'autres vont suivre",
a-t-il prévenu. "Cette situation va mettre des travailleurs au chômage
technique", a relevé M. Ben Salah, tout en assurant que le gouvernement
allait leur verser "une prime (individuelle) de 200 dinars (90 euros)"
(par mois) ainsi que la gratuité de la "couverture sociale pendant une
durée de six mois renouvelable".
Le secteur touristique en Tunisie, un pays qui avait encore enregistré
l'an dernier plus de six millions de visiteurs, emploie directement ou
indirectement quelque 400 000 personnes. Il représente près de 10 % du
PIB national, mais traverse actuellement une grave crise, depuis les
attentats du musée du Bardo à Tunis en mars (22 morts) et de Sousse en
juin (38 morts), revendiqués par le groupe djihadiste État islamique
(EI).
Faire redémarrer l'économie
La saison estivale a pu en partie être sauvée par la clientèle
nationale, voire régionale – notamment algérienne –, mais les arrivées
de touristes européens ont, elles, chuté de moitié depuis janvier. Des
chaînes internationales ont récemment annoncé qu'elles fermeraient leurs
hôtels tout l'hiver.
Lundi dernier, la Fédération tunisienne des agences de voyages (FTAV) a
dit espérer des retombées positives après l'attribution du prix Nobel de
la paix aux représentants du Dialogue national tunisien, un quartet
ayant permis de sauver la transition démocratique née de la révolution
de 2011. Elle a également appelé les pays européens ayant émis de
sévères mises en garde sur les voyages en Tunisie, dont la
Grande-Bretagne qui a perdu 30 ressortissants à Sousse, à les lever. À
ce jour, seule la Suède qui avait déconseillé le 10 juillet "tout voyage
non indispensable", a pris une mesure en ce sens, en limitant le 2
octobre cette recommandation aux régions les plus dangereuses,
frontalières de l'Algérie et de la Libye.
Si la Tunisie a réussi sa transition politique, elle peine à faire
redémarrer son économie. En 2015, la croissance sera inférieure à 1 %.
Le gouvernement table sur 2,5 % l'an prochain.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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