Lundi, Israël et la fondation islamique administrant l'esplanade
sous l'égide de la Jordanie (Waqf) se sont mutuellement accusés de
chercher à l'appliquer à leur guise.
Les caméras dissuaderaient les provocations de la part de juifs ou de
musulmans et, si elles se produisaient, établiraient les
responsabilités.
Seulement, "lorsque nous avons commencé l'installation (...) la police
(israélienne) est arrivée et a stoppé le travail en disant que c'était
interdit", a dit à l'AFP cheikh Azzam al-Khatib, chef de la Waqf.
"Nous considérons cette affaire comme la preuve qu'Israël entend
installer des caméras qui servent uniquement ses intérêts", a-t-il
dénoncé. L'installation "devait être coordonnée" entre les parties
concernées, a répondu le bureau du Premier ministre israélien Benjamin
Netanyahu.
La mise en place de caméras a été la seule mesure concrète annoncée par
le secrétaire d'Etat américain John Kerry après ses rencontres séparées
avec Netanyahu, le président palestinien Mahmud Abbas et le roi
Abdallah II de Jordanie.
La querelle sur l'installation de cette vidéosurveillance illustre
combien tout nouvel arrangement est délicat à mettre en oeuvre sur
l'esplanade à Jérusalem-Est, partie palestinienne annexée et occupée par
Israël et où les Palestiniens veulent établir la capitale d'un futur
Etat.
Palestiniens et Jordaniens accusent Israël de vouloir changer les règles
(le "statu quo") qui régissent les lieux pour autoriser les juifs à
prier sur l'esplanade des Mosquées et à terme la diviser entre juifs et
musulmans.
Netanyahu, qui s'est toujours défendu d'un tel projet, a accusé la
direction palestinienne et d'autres organisations de souffler sur les
braises et d'être responsables des tensions autour du site.
"Les Palestiniens ne sont pas prêts à mettre fin au conflit et à
renoncer à leur rêve d'un Etat palestinien, non pas à côté d'Israël,
mais à sa place", a affirmé lundi Netanyahu lors d'un hommage à
Yitzhak Rabin, Premier ministre israélien assassiné le 4 novembre 1995
par un extrémiste juif.
Lundi soir, la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a
reçu le président Abbas pour évoquer la mise en oeuvre de "mesures
concrètes" afin de ramener le calme au Proche-Orient.
Mme Mogherini, qui a déjà rencontré jeudi à Berlin Benjamin Netanyahu,
n'a pas dissimulé une "certaine frustration" devant le blocage du
"processus politique", dans l'impasse depuis le printemps 2014.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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