vendredi 22 août 2014

Israël/Palestine : quatre Palestiniens tués par des frappes aériennes israéliennes

Au moins quatre Palestiniens ont été tués vendredi par des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, au 46e jour d’un conflit meurtrier auquel les Européens cherchent à mettre fin en présentant une résolution au Conseil de sécurité de l’Onu.
Deux personnes ont péri dans un raid sur une maison de Nousseirat et deux à Deir al-Balah, dans le centre du territoire palestinien contrôlé par le mouvement islamiste Hamas et enclavé entre Israël, l’Egypte et la Méditerranée, selon le porte-parole des secours locaux, Achraf al-Qodra.
Les raids israéliens nocturnes ont été moins intenses que les nuits précédentes depuis la rupture mardi soir d’un cessez-le-feu respecté pendant neuf jours, et l’élimination jeudi de trois commandants de la branche armée du Hamas.
Mais l’incertitude est totale sur le terrain, sur la capacité de réaction du Hamas, la possibilité d’une guerre d’usure dont Israël ne veut pas ou sur une reprise des hostilités dans toute l’intensité qui faisait des dizaines de morts par jour en juillet.
Près de 2.090 Palestiniens ont été tués depuis le début de cette guerre le 8 juillet, dont plus d’un quart d’enfants et d’adolescents. Côté israélien, 64 soldats ont été tués —dont cinq par des "tirs amis" venus de leurs rangs— ainsi que trois civils -deux Israéliens et un Thaïlandais- dans les tirs de roquettes.
Israël, après avoir tenté mardi d’assassiner le chef de la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, lui a porté un rude coup en tuant trois de ses chefs dans un raid aérien à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.
En réponse, ces Brigades ont menacé de redoubler leurs tirs de roquettes, menaçant l’aéroport de Tel-Aviv et forçant Israël à reporter l’ouverture de son championnat de football, prévu samedi.
Le 8 juillet, en lançant ses premiers raids aériens, Israël affirmait qu’il voulait en finir avec ces roquettes. Mais l’armée israélienne a encore décompté environ 300 roquettes tirées depuis mardi soir.
Les négociations indirectes tenues avec Israël au Caire sont désormais "mortes et enterrées", dit le Hamas.
Pour Israël, le seul moyen de garantir sa sécurité est de démilitariser Gaza. Pour les Palestiniens, rien ne se fera sans une levée préalable du blocus qui étouffe depuis 2007 les 1,8 million de Gazaouis.
Depuis mardi soir, Israël a fait monter la pression sur les dirigeants du Hamas, en visant dès ses premiers raids la maison de Mohammed Deif, le chef des Brigades Al-Qassam. Sa femme et deux de ses enfants y périssent. Le Hamas affirme que Mohammed Deif en a réchappé sans qu’aucune confirmation ou infirmation ne soit possible.
Israël, responsable de nombreux assassinats ciblés de leaders palestiniens, répète à l’envi que les chefs du Hamas, qu’il considère comme un "groupe terroriste", sont tous "des cibles légitimes".
Après sa tentative d’éliminer Deif, son aviation écrasait sous les bombes un immeuble de six étages à Rafah : des décombres, les secours retirent les corps de Mohammed Abou Chamala et Raëd al-Atar, deux des "cinq terroristes du Hamas les plus recherchés à Gaza", selon le renseignement intérieur israélien.
Ils étaient traqués notamment pour leur implication dans l’enlèvement du soldat israélien Gilad Shalit en 2006 -libéré en 2011- et la mort de trois soldats à Rafah le 1er août. Un troisième commandant des Brigades Al-Qassam, Mohammed Barhoum, est tué dans le raid.
Des milliers de Gazaouis ont participé à leurs funérailles sous les grands drapeaux verts du Hamas tendus en travers des rues de Rafah. "Les noms des trois chefs tués deviendront ceux de roquettes qui brûleront l’ennemi sioniste", a menacé le Hamas.
L’ONU et les agences humanitaires ont tiré la sonnette d’alarme devant le bilan humain de cette nouvelle guerre, la troisième en six ans à Gaza.
Il faudra des années pour reconstruire cette langue de terre exiguë, en supposant que le blocus sur les matériaux de construction sera levé. Plus de 200 écoles ont été endommagées, environ 435.000 Palestiniens ont trouvé refuge dans les bâtiments de l’ONU, n’ayant nulle part où aller.
Au Conseil de sécurité de l’ONU, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne préparent une nouvelle résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat et durable.
Ce document répond aux inquiétudes des Israéliens en matière de sécurité, prévoit la réouverture des frontières, ainsi que la levée des restrictions économiques et humanitaires dans Gaza afin d’engager un effort de reconstruction de grande ampleur.
Cette initiative vise, expliquent les diplomates, à obtenir le soutien unanime des 15 membres du Conseil de sécurité.

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