samedi 23 août 2014

Syrie/Liban : La branche syrienne d’al-Qaïda diffuse une vidéo des policiers libanais kidnappés

Le Front al-Nosra, la branche syrienne d’al-Qaïda a posté une vidéo montrant des membres des forces de sécurité libanaises kidnappés, appelant le Hezbollah à retirer ses combattants de Syrie.
Les neuf militaires, qui semblent être huit policiers libanais car ils en portent l’uniforme, et un soldat, font partie des 24 membres des forces de sécurité pris par les jihadistes lors des affrontements avec l’armée libanaise qui avaient éclaté début août dans un secteur frontalier de la Syrie.
La vidéo postée vendredi soir sur des sites islamistes montre les hommes assis devant un drapeau noir frappé du logo d’al-Nosra.
Bien qu’ils affirment parler librement, les captifs utilisent le langage d’al-Nosra et d’autres groupes sunnites extrémistes en qualifiant de "parti de Satan" le mouvement chiite libanais Hezbollah (qui signifie en arabe le parti de Dieu).
Ils appellent leurs familles à organiser des manifestations et à bloquer les routes au Liban pour protester contre l’intervention militaire du Hezbollah en Syrie, où le groupe combat la rébellion aux côtés du régime de Bashar al-Assad.
L’un d’eux affirme que les otages seront tués si leur familles n’entreprennent pas d’actions.
Les militaires ont été pris en otage lors d’affrontements inédits qui avaient éclaté le 2 août entre les jihadistes venus de Syrie et l’armée libanaise dans la région d’Aarsal.
Les combats avaient commencé après l’arrestation par les soldats libanais d’un jihadiste syrien demandant aux extrémistes d’ouvrir le feu sur des positions de l’armée et d’incendier un poste de police.
Ces affrontements ont duré cinq jours et coûté la vie à 19 soldats, 16 civils et des dizaines de jihadistes.
Les civils, des habitants d’Aarsal, sont morts en combattant avec l’armée libanaise contre les jihadistes, ou dans les bombardements menés par les deux parties.
Les combats ont cessé avec une médiation menée par des religieux sunnites libanais, mais les jihadistes en se retirant ont pris les otages avec eux.
Le comité des oulémas musulmans qui négociait leur libération, a annoncé vendredi dans un communiqué qu’il "suspendait sa médiation".
Cette décision a été prise afin de "permettre à d’autres parties, plus aptes, de traiter ce dossier", selon le communiqué.
Le quotidien libanais As-Safir a indiqué samedi que les gouvernements de Turquie et du Qatar étaient impliqués dans les négociations pour libérer les otages.
Les combats à Aarsal constituent l’incident le plus sérieux au Liban depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011.
Cette guerre a exacerbé les divisions et les tensions confessionnelles au Liban. Les sunnites sont en faveur de leurs coreligionnaires qui se battent contre le régime, tandis que les chiites, emmenés par le puissant Hezbollah, sont partisans du tyran Assad.
L’intervention du Hezbollah en Syrie a pour objectif, selon lui, d’empêcher les extrémistes d’entrer au Liban, alors que le groupe chiite déploie des centaines de combattants notamment dans les montagnes du Qalamoun, à la frontière syrienne.
A la mi-avril, les combattants du Hezbollah ont aidé l’armée syrienne à reprendre les localités de Qalamoun, qui était un bastion de la rébellion, mais les insurgés se sont repliés vers ses hauteurs d’où ils mènent des opérations de guérilla, faisant des dizaines de morts parmi les combattants du parti chiite.
L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a indiqué samedi que des combats violents opposant le Hezbollah aux groupes rebelles dont le Front al-Nosra, ont éclaté de nuit dans ce secteur.
Au moins 14 personnes, dont 10 membres de brigades islamistes rebelles ont été tuées, selon l’ONG.
En outre, les avions de chasse syriens ont mené samedi cinq raids sur cette région, bordant la frontière avec le Liban, a-t-il ajouté.

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