mercredi 27 août 2014

Israël/Palestine : accord sur un cessez-le-feu permanent

Les Palestiniens ont annoncé mardi un accord pour un cessez-le-feu permanent avec Israël au 50e jour d’une guerre qui a fait plus de 2.000 morts dans la bande de Gaza, un accord qui n’avait toutefois pas été confirmé côté israélien.
Le mouvement islamiste Hamas, qui a infligé à l’Etat hébreu ses plus lourdes pertes depuis 2006 avec 64 soldats tués, a aussitôt revendiqué la "victoire", tandis qu’un haut responsable affirmait que l’accord de cessez-le-feu prévoyait notamment "la levée du blocus de la bande de Gaza" mis en place par Israël en 2006, la principale exigence des Palestiniens depuis le début des négociations.
Si cet accord est confirmé, il mettra un terme à 50 jours de violence et plusieurs semaines de négociations, entrecoupées de trêves temporaires régulièrement rompues. Le dernier cessez-le-feu avait ainsi tourné court au bout de neuf jours : il y a une semaine, les violences ont repris de plus belle, tuant 119 Palestiniens et un enfant israélien, le quatrième civil tué en territoire israélien depuis le début de la guerre le 8 juillet.
Depuis cette date, 2.138 Palestiniens ont été tués, dont un quart d’enfants, et 68 Israéliens.
Les responsables israéliens, qui ont toujours martelé qu’ils ne négocieraient pas "sous les bombes", n’ont pas encore réagi à l’annonce palestinienne qui doit encore être officialisée.
Le Hamas a dit attendre "une annonce officielle du Caire", où se déroulent les négociations indirectes entre Israël et les Palestiniens, tandis que le président palestinien Mahmud Abbas devrait annoncer les détails de l’accord à l’ouverture d’une réunion de la direction palestinienne à Ramallah, en Cisjordanie, à 16H00 GMT.
Menant de front plusieurs batailles diplomatiques, M. Abbas pourrait également à cette occasion donner plus de détails sur l’initiative des Palestiniens qui se préparent à exiger que la communauté internationale fixe une date butoir pour la fin de l’occupation israélienne des Territoires palestiniens.
Si leur exigence n’était pas entendue, alors, disent-ils, ils adhéreront à la Cour pénale internationale (CPI) ce qui leur permettrait de poursuivre des responsables israéliens sur le déroulement des opérations dans la bande de Gaza. Une démarche qualifiée de "missile diplomatique" par un ministre israélien.
Sur le terrain toutefois, au moment même où ces annonces étaient faites, des roquettes palestiniennes s’abattaient sur l’Etat hébreu tandis que les drones israéliens poursuivaient leurs raids meurtriers, tuant sept Palestiniens. Deux d’entre eux ont été mortellement touchés par des tirs de chars israéliens postés en bordure de Gaza.
L’aviation vise depuis trois jours de nouvelles cibles dans l’étroite langue de terre surpeuplée bordant la Méditerranée : ses appareils écrasent désormais sous les bombes les immeubles les plus hauts de Gaza.
Mardi, deux bâtiments de 14 et 16 étages —comptant des dizaines d’appartements résidentiels et autant de familles— ont ainsi été réduits à des tas de débris après avoir été touchés par plus d’une dizaine de missiles.
A l’aube, 25 personnes ont été blessées, dont quatre secouristes et un journaliste local, selon les secours palestiniens, quand le premier bâtiment de 16 étages s’est effondré. L’armée israélienne avait auparavant appelé les habitants à le quitter "immédiatement car elle allait le bombarder", a rapporté un résident du quartier.
"Ils ont tous couru dans la rue pour s’abriter", a-t-il précisé à l’AFP. Les six bombes ont emporté 60 appartements, un centre commercial et des dizaines de magasins dans cette tour.
Un peu plus tard, un immeuble résidentiel abritant le siège de la radio du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), le principal mouvement de la gauche, Sawt al-Chaab (La voix du peuple, en arabe) a été en grande partie détruit. Ce raid a fait 15 blessés, selon les secours.
Le Hamas a dénoncé ces destructions, y voyant "un crime de guerre et une vengeance inacceptable d’Israël envers les Gazaouis pour les intimider".
Sa branche armée, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a affirmé avoir répondu à ces destructions par "un tir sur Haïfa (dans le nord d’Israël) et quatre tirs sur Tel-Aviv". Des tirs qui n’ont pas atteint ces villes, a assuré l’armée israélienne, qui a toutefois fait état de 18 roquettes tombées sur les villes bordant Gaza. L’une d’elles a légèrement blessé 21 personnes en frappant une maison à Ashkelon.
L’armée a dit avoir visé des "centres de contrôle du Hamas" ainsi que deux écoles d’où "des tirs vers Israël" étaient partis, selon elle.
Par ailleurs, dans le nord de la Cisjordanie occupée, l’armée israélienne a arrêté 13 membres du FPLP.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire