Le dictateur syrien Bashar al-Assad a affiché mardi à Damas une
position intransigeante sur les négociations avec l'opposition sous la
houlette de l'ONU lors d'un discours devant le nouveau Parlement.
"Nous n'accepterons d'inclure aucun sujet en dehors des +principes
fondamentaux pour faciliter une solution politique en Syrie+ que nous
avons présentés à l'ONU", a-t-il déclaré, en faisant allusion à un
document présenté en mars à Genève par le chef de la délégation du
régime Bachar al-Jaafari.
Ce document fait état d'un "gouvernement d'unité" et ne fait pas mention
d'un "organe exécutif de transition" sans Bashar, une instance
réclamée l'opposition.
Le président syrien a assuré n'avoir reçu jusqu'à présent aucune réponse
de l'ONU concernant ce document et pour le moment, à ses yeux, "les
négociations n'ont pas vraiment commencé".
Alors que la guerre fait rage depuis plus de cinq ans en Syrie, trois
rounds de négociations indirectes entre le régime et l'opposition ont
été organisées cette année à Genève sous l'égide de l'ONU mais n'ont
abouti à aucun avancée.
Bashar s'adressait mardi aux 250 députés qui ont pris la veille leurs
fonctions après les élections législatives du 13 avril qui se sont
tenues dans les territoires contrôlés par le régime.
Il a par ailleurs estimé que le cessez-le-feu entre le régime et les
rebelles, établi en février, avait permis à son armée de se concentrer
sur des fronts importants notamment la ville antique de Palmyre
(centre), prise à Daesh en mars.
"De la même manière que nous avons libéré Palmyre, nous libérerons
chaque centimètre de notre territoire (...) nous n'avons pas d'autres
options que la victoire"', a-t-il dit sous les applaudissements.
C'est la première fois qu'il s'adressait aux députés depuis juin 2012, au début de l'ancienne législature.
"Le peuple syrien a surpris une nouvelle fois le monde par sa
participation exceptionnelle au scrutin et par le nombre considérable de
candidats", a-t-il déclaré.
Le parti Baas, au pouvoir depuis plus d'un demi-siècle en Syrie, et ses
alliés ont remporté sans surprise la majorité des sièges, selon les
résultats officiels. Le taux de participation a été officiellement de
57,56% parmi les électeurs en capacité de voter, selon cette commission,
citée par l'agence officielle Sana.
Ces élections ont été jugées "illégitimes" par les opposants de
l'intérieur comme de l'extérieur, et par les pays occidentaux. Mais la
Russie, grand allié du régime, les a jugées "conformes à la Constitution
syrienne". L'ONU plaide de son côté pour la tenue d'élections générales
courant 2017.
Le Parlement a élu à sa tête pour la première fois une femme, Hadia Abbas.
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