Les
forces du gouvernement libyen soutenu par la communauté internationale
près du drapeau du groupe Etat islamique (EI), le 10 juin à Syrte (Afp)
D'intenses combats de rue opposaient les forces du gouvernement libyen
soutenu par la communauté internationale aux jihadistes du groupe terroriste Daesh qui s'est autoproclamé Etat
islamique (EI) dans leur fief de Syrte, où la situation reste
"fluctuante" selon un proche conseiller de Barack Obama.
Située à 450 km à l'est de Tripoli et aux mains de l'EI depuis juin
2015, Syrte est l'objectif principal d'une vaste offensive militaire
lancée il y a un mois pour chasser les jihadistes d'une bande littorale
d'environ 200 kilomètres de long dans le centre-nord de la Libye.
Les forces loyales au gouvernement d'union nationale (GNA) ont fait feu
vendredi avec des tanks, des lance-roquettes et de l'artillerie lourde
et se battaient désormais maison par maison dans le centre-ville, selon
un correspondant de l'AFP sur place.
"On se bat de maison à maison et on ne reculera pas tant qu'on ne les
aura pas éliminés", a affirmé à l'AFP un combattant des forces du GNA
qui n'a pas souhaité donner son nom.
En centre-ville, les combats faisaient rage notamment dans le secteur du
centre de conférence Ouagadougou, d'après le correspondant de l'AFP qui
a vu des dizaines de véhicules tout-terrain sur la route menant de
l'ouest de la ville à ce complexe où Daesh a installé son centre de
commandement.
Les forces du GNA ont confirmé sur les comptes Facebook et Twitter
dédiés à cette offensive que leurs avions avaient effectué des frappes
sur des positions de Daesh dans le centre-ville.
Le nombre de combattants de Daesh à Syrte est inconnu, tout comme le nombre de civils qui y résident encore.
Selon un porte-parole des Gardes des installations pétrolières, qui
prennent également part à l'offensive antijihadistes, ceux-ci se
préparaient maintenant à lancer un autre assaut depuis l'est de la
ville.
Un proche conseiller de Barack Obama s'est dit vendredi "encouragé" par
les avancées des forces du gouvernement libyen à Syrte. "La situation
reste fluctuante. Mais nous sommes encouragés par les progrès qu'ils ont
accomplis", a dit Brett McGurk, l'envoyé spécial du président Obama
auprès de la coalition internationale contre le groupe Etat islamique.
Les forces progouvernementales avaient réussi à pénétrer mercredi dans
Syrte après avoir complètement encerclé la ville, y compris par la mer.
Cette ville est la principale base de Daesh en Libye, où le groupe
jihadiste s'est implanté fin 2014 à la faveur du chaos politique et
sécuritaire qui règne depuis la révolte qui a chassé du pouvoir Muammar
Kadhafi en 2011.
Mais même en cas de chute de Syrte, "l'EI sera toujours présent (en
Libye) par l'intermédiaire de groupes agissant dans le désert ou par des
attaques terroristes à Tripoli ou Misrata", estime Mattia Toaldo,
expert au groupe de réflexion European Council on Foreign Relations.
C'est de Misrata, une grande ville située entre Tripoli et Syrte, que
décollent la grande majorité des avions et hélicoptères utilisés dans
l'offensive et d'où sont originaires la plupart des milices composant
les forces du GNA dans la bataille pour Syrte.
"Les forces qui attaquent l'EI par l'ouest et le sud sont principalement
des milices de la ville de Misrata et sont estimées à 2.000
combattants", a indiqué à l'AFP Emily Estelle, spécialiste Afrique du
Nord et Proche-Orient à l'American Enterprise Institute, basé à
Washington.
Participent également à l'offensive sur Syrte des unités de l'armée libyenne divisée.
D'autres unités de l'armée nationale sont en effet restées loyales au
gouvernement parallèle installé dans l'est du pays qui ne reconnaît pas
la légitimité du GNA dirigé par Fayez al-Sarraj et basé à Tripoli depuis
le 30 mars. Elles sont dirigées par le général controversé Khalifa
Haftar.
"Les groupes qui se battent contre l'EI à Syrte sont des milices
illégitimes, loyales à un gouvernement illégitime", a indiqué à l'AFP un
porte-parole des forces du général Haftar, Ahmed al-Mesmari.
Vendredi soir dans un communiqué, Fayez al-Sarraj a appelé "toutes les
forces militaires (libyennes) à s'unir face à l'ennemi commun et (...) à
rejoindre les forces victorieuses (de la bataille de Syrte)" qui
"assiègent l'EI dans un réduit où il n'a plus d'autre option que de
mourir".
Responsable d'exactions et d'attentats meurtriers dans le monde, Daesh
fait actuellement face à de multiples offensives en Irak et en Syrie,
les deux pays où le groupe ultraradical est le mieux implanté
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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