Des combattants de l'alliance kurdo-arabe avancent vers le sud de la
ville syrienne de Minbej, un fief de Daesh, le 23
juin 2016 (Afp)
Les combattants de l'alliance kurdo-arabe, appuyés par les avions de la
coalition menée par les États-Unis, avançaient samedi vers le centre de
Minbej, fief du groupe jihadiste Daesh qui s'est autoproclamé Etat islamique (EI) dans le nord de la
Syrie.
Toujours dans le nord du pays en guerre, les forces du régime du dictateur Bashar al-Assad, soutenues elles par l'aviation russe, cherchaient à couper la principale route de ravitaillement des groupes rebelles d'Alep.
Les combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS), qui étaient entrés jeudi dans le sud-ouest de Minbej après trois semaines d'offensive, ont pris le contrôle du "rond-point des moulins", une importante intersection dans le sud de Minbej, ce qui les rapproche du centre-ville, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Des combats de rue avec les jihadistes de l'EI ont eu lieu toute la nuit jusqu'à samedi à l'aube, a indiqué l'OSDH, qui dispose d'un vaste réseau militants et sources médicales dans le pays.
Les Brigades des révolutionnaires de Raqa, une des composantes arabes des FDS, ont confirmé sur Twitter l'avancée dans la ville, dont l'EI s'était emparée en 2014.
Selon Rami Abdel Rahmane, des affrontements se déroulent aussi dans les faubourgs nord, sans que les combattants kurdo-arabes ne parviennent pour le moment à entrer par ce côté.
Selon l'OSDH, au moins 89 membres des FDS et 463 jihadistes de Daesh ont été tués depuis le début de l'offensive le 31 mai.
Après un siège de près de deux semaines, les FDS avaient pénétré jeudi à Minbej malgré une résistance acharnée de Daesh qui utilise des kamikazes et des voitures piégées pour freiner l'avancée.
Avant d'être assiégée, Minbej, qui se trouve dans la province d'Alep, servait aux jihadistes de principal carrefour d'approvisionnement de la frontière turque vers Raqa, leur capitale de facto en Syrie située plus à l'est.
L'assaut terrestre est accompagné par d'intenses bombardements aériens de la coalition conduite par les États-Unis qui combat Daesh également dans l'Irak voisin.
La guerre en Syrie, qui a éclaté en 2011 après la répression d'une révolte pacifique, met aux prises de nombreux acteurs locaux et internationaux qui combattent sur un territoire très morcelé.
Toujours dans la province d'Alep, les avions syriens et russes pilonnaient samedi la ville du même nom pour appuyer la tentative au sol des forces du régime de fermer une route de ravitaillement reliant les quartiers rebelles à la Turquie voisine.
Les raids se concentrent sur la "route de Castello", au nord de la ville divisée depuis juillet 2012 entre les quartiers gouvernementaux (ouest) et rebelles (est), selon l'OSDH.
La défense civile a fait état de la mort d'une femme et d'un enfant dans le quartier d'al-Mayssar (est). L'OSDH ne disposait pas pour sa part d'un bilan des raids.
"Les avions russes appuient l'offensive terrestre du régime dans les faubourgs nord et des quartiers nord-ouest de la ville, tandis que les appareils syriens bombardent la partie est de la ville", a expliqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane.
Les rebelles et les groupes islamistes encerclent, à la périphérie ouest d'Alep, les quartiers gouvernementaux tandis les forces gouvernementales cherchent à encercler totalement les quartiers rebelles à l'est.
"Ces deux derniers jours, mes trois enfants et moi-même n'avons pas pu dormir en raison des explosions, d'une intensité jamais connue jusqu'à présent", a affirmé Abou Ahmad, 38 ans, propriétaire d'une supérette dans l'est.
"Mon magasin n'a pas pu recevoir de produits depuis deux jours car personne ne peut emprunter la route (de Castello)", a-t-il expliqué à l'AFP.
Ces frappes intenses surviennent au lendemain de l'annonce par le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, que le mouvement chiite libanais allait appuyer l'offensive gouvernementale à Alep.
Le Hezbollah soutient déjà les forces du régime dans d'autres régions du pays.
Par ailleurs, un militant et photographe syrien, Khaled al-Issa, grièvement blessé dans l'explosion d'une bombe à Alep la semaine dernière, est mort dans la nuit dans un hôpital du sud de la Turquie, selon des pages Facebook d'amis militants.
L'attaque, dans laquelle avait été également blessé un autre journaliste, Hadi al-Abdallah, a été attribuée par leurs amis au Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire