Enterrement
d'un Palestinien, trisomique, selon ses proches, atteint par des balles
israéliennes lors de heurts en Cisjordanie, le 20 juin 2016 à Sair
(Afp)
Des dizaines de Palestiniens ont enterré lundi un jeune homme, trisomique selon ses proches, mort après avoir été touché par plusieurs balles de soldats israéliens lors de heurts en Cisjordanie occupée, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Aref Jaradat, 22 ans, était "un cas particulier" avec "des besoins spéciaux", dit pudiquement sa mère Zakia Jaradat à l'AFP, dans le salon où des dizaines de femmes sont venues lui présenter leurs condoléances après que son fils a succombé à ses blessures dimanche.
Le 4 mai, Aref Jaradat a entendu qu'il y avait des affrontements entre jeunes Palestiniens et soldats dans sa localité de Saïr, aux portes de la poudrière de Hébron dans le sud de la Cisjordanie. Il s'est rué sur les lieux, se rappelle son père Chérif Jaradat, appuyé sur sa canne, le crâne recouvert du foulard bédouin blanc traditionnel.
"Il est arrivé à dix mètres des soldats, il avait les mains en l'air", poursuit ce Palestinien de 68 ans. "Quatre de ses frères étaient sur place et ont crié en anglais et en hébreu aux soldats de ne pas tirer. Il y avait sept soldats, ils commençaient à repartir mais l'un d'eux est revenu et a tiré". Aref a été touché par trois balles Aref et transporté à l'hôpital.
Interrogée par l'AFP sur les circonstances, l'armée israélienne n'avait pas répondu lundi après-midi.
Alors qu'il paraissait devoir s'en tirer, l'état du jeune palestinien s'est brutalement dégradé il y a quelques jours, disent ses proches, et il est mort dimanche.
"C'était le plus adorable du village", disait son père, les larmes aux yeux alors que des dizaines de proches et de voisins se pressaient en un long cortège funéraire autour du corps enveloppé dans un drapeau palestinien.
Les Territoires palestiniens, Jérusalem et Israël sont en proie à des violences qui ont coûté la vie à 208 Palestiniens, 32 Israéliens, deux Américains, un Erythréen et un Soudanais depuis le 1er octobre, selon un décompte de l'AFP.
La plupart des Palestiniens tués sont des auteurs ou auteurs présumés d'attaques anti-israéliennes, selon les autorités israéliennes. Des dizaines d'autres ont été tués lors de heurts.
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