Le procès Bouteflika-Le Monde commence le 3 juin prochain au tribunal
correctionnel de Paris. Le premier du genre qui oppose la présidence de
la République algérienne à un quotidien étranger, français, Le Monde.
Une photo du président algérien avait été imprimée en une du quotidien
dans son édition du 5 avril 2016 après la révélation du scandale des
Panama Papers relative à l'argent caché des chefs d'État et autres
personnalités du monde entier. Les responsables à la présidence de la
République algérienne ont reproché aux concepteurs du journal le fait
d'avoir utilisé la photo du président Bouteflika alors que dans
l'article inhérent aux révélations des Panama Papers, réservé aux
responsables algériens, le nom de Bouteflika n'est pas cité. Dès le
lendemain de la publication de la photo du dirigeant algérien, le
journal Le Monde évoquait en guise d'excuse une utilisation
malencontreuse de la photo du président Abdelaziz Bouteflika pour
illustrer le scandale des Panama Papers. Le journal avait précisé le
lendemain que le nom du chef de l'État algérien n'apparaissait pas dans
les révélations sur cette affaire de fraude fiscale à dimension
internationale. "Ce sont des proches du chef de l'État qui sont
soupçonnés d'avoir détourné une partie des ressources du pays",
précisait-il.
Trop tard. Les autorités algériennes ne décolèrent pas et portent
plainte. Première réaction : lors de la visite du Premier ministre
Manuel Valls en Algérie, le 11 avril, des journalistes du quotidien
s'étaient vu refuser un visa pour se rendre dans le pays. Le Premier
ministre algérien, Abdelmalek Sellal, avait indiqué que cette décision
avait été prise parce qu'"un journal respecté et respectable a porté
atteinte à l'honneur et au prestige" du président algérien Abdelaziz
Bouteflika "de manière gratuite". Deuxième réaction : les avocats du
président ont réclamé, au titre de l'action publique, la publication du
jugement en une du journal plus une indemnisation de 10 000 euros pour
le préjudice moral porté à l'image du chef de l'État. Les deux avocats
du président Bouteflika auraient également réclamé « une condamnation du
directeur du Monde à un euro symbolique pour diffamation en plus de la
publication de la décision de justice en première page du journal ».
En revanche, le scandale des Panama Papers révèle pour l'Algérie
plusieurs noms de responsables proches de Bouteflika mis en cause, à
l'instar de Chakib Khalil et de l'influent ministre de l'Industrie
algérien Abdesselam Bouchouareb. Selon les révélations du quotidien
français Le Monde, Abdeslam Bouchouareb, en poste depuis mai 2014, a
détenu une société établie au Panama, Royal Arrival Corp, créée en avril
2015 à travers les services d'une société de domiciliation
d'entreprises offshore. Elle avait pour mission "la gestion d'un
portefeuille de valeurs immobilières d'un montant de 700 000 euros,
détenu actuellement à titre personnel" par le ministre. La société a été
créée "à l'initiative" de la Compagnie d'études et de conseil (CEC)
"pour gérer son patrimoine privé, mais n'a jamais été active" et "ne
possède aucun compte bancaire", a affirmé le CEC cité par l'agence APS.
(03-06-2016 - Idriss Elram)
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