Au moins deux personnes sont mortes au Liban et des centaines d'autres
hospitalisées pour problèmes respiratoires depuis lundi au Proche-Orient
à cause d'une tempête de sable qui affecte notamment des camps de
réfugiés syriens.
Les nuages de sable obscurcissaient le ciel d'une grande partie du
Liban, de la Syrie, d'Israël, des territoires palestiniens et de Chypre.
Le Liban semblait le pays le plus affecté avec la mort de deux femmes
dans les hôpitaux de Baalbeck et de Temnine dans la région de la Békaa
(est). "L'une a péri hier, l'autre aujourd'hui", a précisé à l'AFP le
ministre de la Santé Waël Bou Faour. Selon une source médicale, l'une
d'elle souffrait d'asthme.
"Le nombre de cas de suffocation et de troubles respiratoires en raison
de la tempête de sable s'est élevé à 750", a ajouté le ministère.
Annonçant l'"état d'alerte", les autorités ont demandé aux "personnes
souffrant d'asthme, d'allergies et de maladies cardiovasculaires et
pulmonaires chroniques, ainsi qu'aux personnes âgées, aux enfants et aux
femmes enceintes de rester chez eux" ou de porter des masques s'ils
devaient sortir. La police a distribué des masques dans les rues.
Cette tempête devrait baisser en intensité à partir de mercredi soir, selon les services météo.
Venue du nord de l'Irak, elle est jugée exceptionnelle par sa "densité"
pour cette période de l'année. "Habituellement, le Khamsin (vent de
sable brûlant qui souffle dans la région) frappe deux ou trois fois par
an au Liban, mais c'est durant le printemps, en mars et en avril",
explique Mouïn Hamzé, le secrétaire général du Centre national de la
recherche scientifique (CNRS) libanais.
La tempête de sable affecte en particulier les réfugiés syriens vivant
dans des camps de misère, notamment dans la région de la Békaa. Des
photographes de l?AFP y ont vu des femmes se couvrir le visage avec leur
voile pour se protéger de la poussière.
Dans la Syrie voisine, elle frappe plusieurs provinces, notamment Homs
(centre), Alep (nord) et Lattaquié (ouest), selon l'Observatoire syrien
des droits de l'Homme (OSDH), qui dispose d'un large réseau de sources.
L'ONG rapporte que, de ce fait, il y a eu très peu de frappes aériennes
en Syrie depuis lundi car "la tempête a paralysé les avions du régime".
A Mayadine, ville de l'est contrôlée par Daesh, le groupe extrémiste dit Etat
islamique (EI), les hôpitaux ne pouvaient plus recevoir de patients en
raison d'un manque de bouteilles d'oxygène, d'après l'OSDH.
De son côté, le ministère syrien de la Santé a affirmé que "des
centaines de citoyens souffrant d'asthme et de bronchite se sont rendus
dans des cliniques pour être soignés".
La tempête a également touché Israël et les territoires palestiniens,
engendrant une hausse de la pollution de l'air à Jérusalem, dans la
région du Néguev (sud) et dans d'autres localités.
La vue depuis le Mont des oliviers -- qui offre d'habitude un panorama
sur la vieille ville de Jérusalem et la mosquée Al-Aqsa -- était
complètement obstruée par la poussière.
L'île méditerranéenne de Chypre, proche des côtes syriennes, était
également recouverte d'un nuage de poussière, accompagné par des
températures autour de 40° celsius.
Les écoles ont été sommées de garder les enfants dans les classes et les hôpitaux étaient en état d'alerte.
Cinq avions qui devaient atterrir à l'aéroport international de Larnaca
(sud) ont été redirigés vers celui de Paphos, plus à l'ouest, selon des
responsables aéroportuaires.
Compte tenu de ces conditions météorologiques exceptionnelles, le
gouvernement a ordonné le transfert des réfugiés syriens secourus
dimanche au large de l'île d'un campement de tentes à un camp en dur.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire