jeudi 24 septembre 2015

Arabie Saoudite : L'exécution qui indigne les politiques français

La menace d'exécution du jeune chiite Ali al-Nimr continue à susciter l'indignation des responsables politiques français, les voix se faisant de plus en plus nombreuses pour réclamer plus de fermeté vis-à-vis de l'Arabie saoudite. François Hollande a demandé mercredi à l'Arabie Saoudite « de renoncer à l'exécution » du jeune homme de 21 ans, arrêté à 17 ans pour avoir manifesté contre les autorités. Manuel Valls a fait de même jeudi.
« On n'est pas assez ferme » vis-à-vis de l'Arabie Saoudite, a toutefois estimé jeudi sur i>Télé la députée européenne Rachida Dati, qualifiant de « barbarie » la menace de décapitation du jeune chiite. L'ancien ministre des Affaires européennes Bruno Le Maire (Les Républicains, LR) avait donné le ton dès mercredi, demandant dans une question écrite à Laurent Fabius de « réexaminer nos relations avec l'Arabie Saoudite ».

« Chaque heure compte »
Les présidents des groupes Front de gauche à l'Assemblée et au Sénat, André Chassaigne et Éliane Assassi, ont eux aussi demandé à Laurent Fabius, dans une lettre commune, de « reconsidérer la nature des relations bilatérales entre notre pays et l'Arabie Saoudite ». « Nous comptons sur une action déterminée, rapide du gouvernement et tout particulièrement de votre ministère, car chaque heure compte. »
François Hollande « ne peut pas défendre les droits de l'homme à Paris et tout oublier à Riyad ! La France doit agir », a écrit jeudi dans un tweet le député-maire LR de Nice, Christian Estrosi. « Je crois qu'il y a un moment donné où il va falloir que tout le monde prenne ses responsabilités et assume qu'effectivement il y a peut-être des pays avec lesquels nous ne sommes pas amis, et nous ne pouvons pas continuer à faire du business », a déclaré sur Sud Radio Virginie Calmels (LR).


L'ancien ministre Jean-Pierre Chevènement a de son côté jugé que la voix de la France « devrait s'exprimer de manière plus forte », tout en soulignant que « l'Arabie Saoudite est une puissance considérable (...), il faut en tenir compte ». « Il y a évidemment un certain malaise que je ressens à avoir comme allié privilégié dans la région l'Arabie Saoudite qui en sera à sa 133e décapitation depuis le début de l'année », a-t-il déclaré sur France Inter.
« La communauté internationale devrait agir de tout son poids pour que cette vie humaine de jeune garçon soit préservée », a pour sa part affirmé le président du MoDem, François Bayrou, sur France 2. « La peine de mort, c'est une monstruosité », a également estimé l'ancien ministre socialiste Jack Lang sur Europe 1. Mais le président de l'Institut du monde arabe s'est aussi « réjoui de la coopération intensifiée entre la France et l'Arabie Saoudite, car c'est dans le mouvement, dans l'échange, dans les liens nouveaux que nous pouvons faire bouger les mentalités ».

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