Le Premier ministre britannique David Cameron a effectué lundi une
courte visite surprise au Liban pour annoncer de nouvelles aides aux
camps de réfugiés syriens afin de tenter d'éviter un nouvel afflux en
Europe.
M. Cameron a également décidé de nommer un sous-secrétaire d'État aux
réfugiés, le député Richard Harrington, qui sera chargé de mettre en
oeuvre la stratégie de Londres, différente de celles de Berlin et de
Paris, face à la crise des migrants qui frappe l'Europe.
Au cours de sa visite de quelques heures, M. Cameron a rencontré des
réfugiés syriens dans un camp de la vallée de la Bekaa, dans l'est du
Liban. Car "je voulais voir de mes propres yeux et entendre de mes
propres oreilles le vécu des réfugiés et ce dont ils ont besoin", a-t-il
expliqué.
Après une rencontre avec son homologue libanais Tammam Salam à Beyrouth,
il a annoncé le doublement des fonds aux écoles libanaises, à 20
millions de livres par an durant les trois prochaines années, pour les
aider à faire face à l'afflux d'enfants syriens.
Début septembre, M. Cameron avait annoncé le déblocage de 100 millions
de livres supplémentaires pour faire face à la crise humanitaire,
portant l'aide totale britannique à un milliard de livres (1,36 milliard
d'euros).
Environ 60% de ces nouveaux fonds seront octroyés aux agences de l'ONU
et aux organisations non gouvernementales travaillant directement en
Syrie tandis que les 40% restants iront à celles aidant les réfugiés au
Liban, en Jordanie et en Turquie, a détaillé le gouvernement britannique
lundi.
Jusqu'à 29 millions de livres iront au Liban, un pays qui accueille plus
de 1,1 million de Syriens, soit l'équivalent d'un quart de sa
population.
Accroître cette aide est, selon M. Cameron, le meilleur moyen d'éviter
que les réfugiés continuent à chercher à se rendre en Europe.
"Environ 3% des 11 millions de Syriens ayant fui leur domicile ont
cherché l'asile en Europe", a-t-il dit à Beyrouth. "Sans l'aide
britannique, des centaines de milliers d'autres pourraient risquer leur
vie en se rendant en Europe. Ces fonds font donc partie de notre
approche globale pour lutter contre les migrations à partir de la
région".
Londres a jusqu'à présent annoncé son intention d'accueillir 20 000
réfugiés syriens au cours des cinq prochaines années, un chiffre très
en-deçà des engagements pris par l'Allemagne.
Le gouvernement britannique a de plus décidé de ne prendre que des
réfugiés provenant de camps se trouvant près de la frontière syrienne,
en Turquie, en Jordanie et au Liban, une décision critiquée par
l'opposition travailliste qui appelle à accueillir également des
réfugiés déjà présents sur le sol européen.
"Je nomme un ministre spécifique pour les réfugiés syriens pour faire en
sorte que notre promesse d'accueillir les 20 000 (personnes) et de leur
offrir un foyer chaleureux dans notre pays soit remplie rapidement", a
expliqué lundi M. Cameron.
Le Royaume-Uni a accepté sur son sol 216 réfugiés syriens en situation
vulnérable en un an, et près de 5000 Syriens y ont obtenu le droit
d'asile depuis le début en 2011 de la guerre civile qui dévaste leur
pays, selon des chiffres officiels.
La visite de M. Cameron au Liban devance celle prévue du président
français François Hollande, qui a l'intention d'y visiter un "camp de
réfugiés" après l'assemblée générale des Nations unies à New York à la
fin septembre.
En début d'après-midi, le Premier ministre britannique est arrivé en
Jordanie, un pays qui accueille quelque 600 000 réfugiés syriens.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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