Il n’avait que 17 ans lorsqu’il a été arrêté, en 2012, lors de
manifestations antigouvernementales à Qatif, dans l’est de l’Arabie
saoudite. Ali Mohammed Al-Nimr, neveu d’une figure de la contestation
chiite du royaume, peut désormais être exécuté « à tout moment », ont
dénoncé, mardi 22 septembre, des experts onusiens des droits humains.
Le 27 mai 2014, Ali Mohammed Al-Nimr est condamné à mort par crucifixion
par le tribunal pénal spécial de Djedda pour participation à des
manifestations contre le gouvernement, attaque des forces de sécurité,
possession d’une mitrailleuse et vol à main armée. La semaine dernière,
sa famille a appris que son dernier appel avait été rejeté en septembre.
Toutes les voies de recours ayant été épuisées, ses proches et les
organisations de défense des droits humains craignent que son exécution
n’ait lieu dans les prochains jours.
Selon l’ONU et la branche britannique de l’ONG Reprieve, qui lui fournit
une aide juridique, le jeune homme a été torturé et contraint à passer
aux aveux. Il n’a pas été autorisé à recourir à un avocat dans des
conditions normales avant et pendant son procès, qui ne répondait pas
aux normes internationales. De même, son interjection en appel a été
traitée « dans le mépris total des critères internationaux », ont
précisé les experts onusiens dans un communiqué. Ils ont appelé l’Arabie
saoudite, mardi 22 septembre, à annuler cette exécution.
Contestation chiite
Au-delà de ses aveux forcés, c’est avant tout en raison de ses liens
familiaux qu’Ali Mohammed Al-Nimr semble avoir été condamné. Son oncle,
le cheikh Nimr Baqer Al-Nimr, fut l’une des figures de proue du
mouvement de contestation chiite qui a secoué le royaume en 2011 et en
2012. Accusé de sédition, de désobéissance au souverain et de port
d’arme, ce dignitaire religieux a lui-même été condamné à mort le 15
octobre 2014, à l’issue d’un procès à rallonge. Selon l’International
Business Times, son exécution pourrait avoir lieu dès jeudi.
« Toute sentence infligeant la peine de mort à des personnes mineures à
l’époque du délit ainsi que son exécution sont incompatibles avec les
obligations internationales de l’Arabie saoudite », a rappelé l’ONU.
Selon l’organisation, l’exécution de deux autres personnes, également
mineures lors des faits qui leur sont reprochés et ayant elles aussi
participé aux manifestations de Qatif, est imminente.
Cette affaire survient alors que les Nations unies sont sous le feu des
critiques pour avoir nommé l’Arabie Saoudite à la tête de l’une des
commissions consultatives de leur Conseil des droits humains. Depuis le
début de l’année, le royaume a déjà exécuté 134 personnes, soit 44 de
plus que l’an dernier. Entre janvier 1985 et juin 2015, ce sont au moins
2 208 personnes qui ont été exécutées, parmi lesquelles plus d’un
millier d’étrangers, des mineurs et des handicapés mentaux.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire