Ali Mohammed al-Nimr, neveu de l'un des plus fervents opposant au
régime, était encore mineur au moment de son arrestation en 2012. Il
aurait participé à une manifestation dans la région majoritairement
chiite de Qatif.
La sentence a été prononcée l'année dernière. Et Ali Mohammed al-Nimr,
21 ans, vient de perdre son dernier appel rejeté. L'exécution publique
du jeune chiite devrait intervenir jeudi. Le condamné sera décapité. Son
corps sera ensuite monté sur une croix et exposé publiquement jusqu'au
pourrissement de ses chairs.
Son principal tort: avoir participé en 2012 à une manifestation contre
le régime dans la région majoritairement chiite de Qatif. Il était alors
seulement âgé de 17 ans. Le jeune est également accusé de faire partie
d'une organisation terroriste. Armé, il aurait jeté des cocktails
Molotov contre les forces de l'ordre. Selon l'ONG Reprieve, qui assure
sa défense, ces aveux signés par l'accusé ont été obtenus sous la
torture. Les conditions dans lesquelles s'est déroulé son procès sont
sujettes à caution. «Le Tribunal l'a déclaré coupable sans ordonner
aucune enquête sur ses allégations de torture», critiquait l'an passé
Amnesty International. «Pire encore, Ali était un enfant vulnérable
quand il a été arrêté», s'insurge Maya Foa, l'une des responsables de
Reprieve.
À en croire ses défenseurs, Ali Mohammed al-Nimr paie surtout pour son
oncle, le cheikh al-Nimr. Le haut dignitaire chiite est l'un des plus
virulents opposants de la monarchie. Au terme de huit mois de procès, il
a lui-même été condamné à mort le 15 octobre 2014 pour «sédition»,
«désobéissance au souverain» et «port d'armes». Peu avant son
arrestation, le cheikh al-Nimr s'était réjoui de la mort de la
disparition du prince héritier Nayef Ben Abdel Aziz, le tenant pour
responsable de la répression contre les chiites. Un an plus tôt, il
s'était également prononcé en faveur d'une sécession des régions de
Qatif et d'Al-Hassa et de leur rattachement au royaume chiite de
Bahreïn.
L'exécution d'Ali Mohammed al-Nimr intervient au plus mal pour Riyadh.
Car l'ambassadeur saoudien auprès des Nations Unies à Genève, Faisal bin
Hassan Trad, occupe actuellement un poste important au sein de Conseil
de Droits de l'homme. Longtemps passée inaperçue, sa nomination en juin à
la tête du Groupe consultatif de l'institution a été dénoncée la
semaine dernière par l'ONG, UN Watch. Celle-ci aurait servi de lot de
consolation aux Saoudiens qui ambitionnaient de prendre en 2016 la
présidence du Conseil des droits de l'homme. À la tête du Groupe
consultatif, Faisal bin Hassan Trad est chargé de sélectionner les
experts indépendants envoyés sur le terrain. Toutefois, rassure le
Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU, la décision revient en
dernier recours au président de l'organisation, l'Allemand Joachim
Rücker.
Selon un décompte effectué par Human Rights Watch, plus de 80 personnes ont déjà été exécutées depuis le début de l'année.
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