Le président Vladimir Poutine a rencontré lundi à Moscou le Premier
ministre israélien Benjamin Netanyahu pour discuter du conflit en Syrie
alors que la Russie est accusée par Washington d'y renforcer sa présence
militaire. « Il était très important de venir ici en vue de clarifier
notre politique, et faire en sorte qu'il n'y ait aucun malentendu entre
nos forces », a déclaré Benjamin Netanyahu au début de la rencontre,
selon un communiqué de son bureau. Le Premier ministre israélien a
également prévenu qu'il était déterminé à mettre fin aux livraisons
d'armes au Hezbollah par la Syrie et l'Iran, et accusé les deux pays de
vouloir « ouvrir un second front » contre Israël.
« La politique russe au Proche-Orient sera toujours réfléchie », a pour
sa part assuré le président russe, affirmant que la Syrie ne voulait pas
s'attaquer à Israël, selon des images de la télévision russe. « Nous
savons et nous comprenons que l'armée syrienne et la Syrie en général
sont dans un tel état qu'elles ne peuvent ouvrir un second front. La
Syrie essaie seulement de préserver son indépendance », a affirmé
Vladimir Poutine. Le service de presse de Benjamin Netanyahu a affirmé
qu'il était venu en Russie pour discuter des « forces militaires russes
en Syrie » et pour « exposer les menaces pesant sur Israël à la suite du
renforcement militaire sur la scène syrienne et de la fourniture
d'armement au Hezbollah et à d'autres organisations terroristes ».
Soutien à Damas
Fait plutôt rare pour une visite diplomatique, Benjamin Netanyahu était
accompagné de son chef d'état-major, le général Gadi Eisenkot, et du
chef des renseignements militaires, le général Herzl Halevy. Leur venue à
Moscou intervient alors que les États-Unis s'alarment depuis des
semaines du renforcement de la présence militaire russe en Syrie, visant
à renforcer l'aide au régime du dictateur Bashar el-Assad. Moscou a
cependant démenti avoir pris des mesures supplémentaires en vue d'un
renforcement de sa présence en Syrie, où le conflit entre le pouvoir et
les forces rebelles a fait plus de 250 000 morts en quatre ans et demi.
Le Kremlin défend toutefois son soutien à Damas, dont il est le
principal allié, et appelle à une coalition plus large contre le groupe
djihadiste État islamique (EI), qui inclurait la Syrie et l'Irak. La
semaine dernière, Moscou et Washington ont ouvert pour la première fois
un dialogue militaire sur la situation en Syrie, lors d'une conversation
téléphonique jugée « constructive » entre les ministres de la Défense
russe et américain, Sergueï Choïgou et Ashton Carter.
Alors qu'Israël tente de rester à l'écart du conflit syrien, celui-ci a
suscité ces derniers mois de sérieuses tensions et de graves incidents
sur la ligne de démarcation entre l'État hébreu et son voisin syrien.
Selon la presse israélienne, des responsables militaires redoutent que
la présence aérienne russe, si elle est avérée, limite la marge de
manoeuvre de l'aviation israélienne. Pour le quotidien de gauche
Haaretz, la visite de Benjamin Netanyahu à Moscou « semble refléter son
manque de foi dans la capacité et la volonté des États-Unis à protéger
les intérêts sécuritaires israéliens », alors que le Premier ministre
israélien doit rencontrer le 9 novembre le président américain Barack
Obama.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire