Washington, qui avait joué un rôle central dans la recherche d’un
cessez-le-feu en 2012, n’a pas fait ouvertement pression sur Israël pour
qu’elle mette fin à son offensive dans l’enclave palestinienne de Gaza
où 230 Palestiniens ont été tués. Dans le même temps, les organisations
armées de Gaza ont lancé plus de 1200 roquettes contre Israël, tuant un
civil israélien.
Pour l’essentiel, les Etats-Unis ont agi en coulisses, par
l’intermédiaire du secrétaire d’Etat John Kerry qui a multiplié les
échanges téléphoniques avec le Premier ministre israélien, Benjamin
Netanyahu et ses homologues des principaux pays de la région : Egypte,
Qatar, Turquie.
M. Obama, qui s’est également entretenu avec Netanyahu, a souligné
que la recherche d’un cessez-le-feu durable était la priorité absolue.
"Nous allons continuer à encourager les efforts diplomatiques pour
aboutir à un cessez-le-feu et soutenons les efforts en cours de l’Egypte
en ce sens", a-t-il déclaré.
Lundi, il a choisi l’occasion d’un dîner à la Maison Blanche donné à
l’occasion du Ramadan pour dénoncer "des attaques inexcusables" de la
part du Hamas.
"Nous souhaitons que le Hamas accepte un cessez-le-feu. Nous souhaitons
que le Hamas cesse d’envoyer des roquettes visant des civils innocents
en Israël", a de son côté lancé le porte-parole de la Maison Blanche
Josh Earnest.
Dans ce contexte, pourquoi les Etats-Unis ne sont-ils pas montés en première ligne, comme ils l’ont souvent fait par le passé ?
Premier élément de réponse, qui revient en boucle à Washington dès que
l’on évoque les efforts de paix au Proche-Orient : les Etats-Unis ne
peuvent imposer des solutions que les différentes parties sur le terrain
n’appellent pas de leurs voeux.
Si les efforts pour un cessez-le-feu s’accéléraient jeudi avec
d’intenses négociations au Caire, aucun accord n’avait été
officiellement annoncé.
Au 10e jour de l’offensive aérienne israélienne sur Gaza un haut
responsable israélien a affirmé, sous couvert de l’anonymat, qu’un
accord avait été trouvé pour un cessez-le-feu à partir de vendredi
matin. Mais le Hamas, au pouvoir à Gaza, a aussitôt démenti, qualifiant
"d’inexacte" cette annonce et faisant état "d’efforts en cours".
"Le gouvernement israélien dans son ensemble (...) n’attend pas de gain
politique significatif de la situation, ils veulent simplement que les
tirs de roquettes cessent", estime David Pollock du Washington Institute
for Near East Policy.
"Le Hamas espère tirer des bénéfices politiques du conflit, ou au moins
pouvoir affirmer qu’il a obtenu des avancées concrètes comme un
assouplissement de ce qu’il appelle le siège (de Gaza) ou d’autres
concessions. C’est la raison pour laquelle ils poursuivent dans cette
voie".
Différence notable par rapport à la crise de 2012 : l’influence moindre
de l’Egypte, où les Frères musulmans ont été écrasés, qui oblige
Washington à repenser partiellement son approche.
En 2012, en pleine opération israélienne "Pilier de défense" (plus de
170 morts Palestiniens), le président islamiste Mohamed Morsi, depuis
destitué par l’armée, avait envoyé son Premier ministre à Gaza en signe
de soutien.
Et le chef d’Etat issu des Frères musulmans —auxquels le Hamas est lié— était parvenu à obtenir une trêve.
A Washington, plusieurs spécialistes de la région se demandent par
ailleurs, sans le dire explicitement, si l’extrême brutalité des
conflits qui déchirent la Syrie et l’Irak ne rendent pas, par
comparaison, les violences de Gaza moins terribles.
La faible implication de l’administration Obama pourrait aussi
s’expliquer par le fait que Washington n’a pas fait l’objet de fortes
pressions de la part de ses alliés arabes et européens pour intervenir,
preuve de l’isolement croissant du Hamas.
Mais les lignes diplomatiques pourraient bouger rapidement.
Des conseillers laissaient entendre jeudi que John Kerry pourrait se
rendre prochainement dans la région, dans ce qui constituerait la
première intervention directe des Etats-Unis depuis le 8 juillet, date
du début de l’offensive israélienne contre la bande de Gaza.
Aucune annonce officielle sur un éventuel voyage du secrétaire d’Etat américain n’avait été faite jeudi en milieu de journée.
(17-07-2014 - Avec les agences de presse)
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