Les hostilités entre Israël et le Hamas ont repris jeudi après
l’expiration d’une brève trêve humanitaire qui a permis aux habitants de
Gaza de s’approvisionner, au moment où les efforts pour un accord de
cessez-le-feu s’accélèrent.
Aussitôt après la fin à 15H00 locales (12H00 GMT) de la trêve de cinq
heures réclamée par l’ONU, une roquette tirée de Gaza s’est abattue sur
un terrain vague de la ville israélienne d’Ashkelon (sud) et l’armée a
mené des raids aériens sur l’enclave palestinienne.
Au 10e jour de l’offensive aérienne israélienne sur Gaza qui a fait plus
de 230 morts palestiniens, un haut responsable israélien a, sous
couvert de l’anonymat, annoncé à des médias dont l’AFP qu’un accord de
cessez-le-feu qui entrerait en vigueur vendredi matin avait été trouvé.
Mais le Hamas, au pouvoir à Gaza, a aussitôt démenti, qualifiant
"d’inexacte" cette annonce et faisant état "d’efforts en cours" pour une
entente globale au moment où des négociations avaient lieu au Caire par
l’intermédiaire du médiateur égyptien.
Le Hamas, qui a rejeté mardi une première initiative de cessez-le-feu
formulée par l’Egypte et acceptée par Israël, exige une levée du blocus
israélien de Gaza en vigueur depuis 2006, l’ouverture de la frontière
avec l’Egypte et libération de dizaines de détenus.
Quoiqu’il en soit, la pause dans les hostilités a permis aux habitants
de Gaza de sortir après des jours à se terrer dans les maisons pour
échapper aux frappes aériennes. Les rues de la ville de Gaza se sont
remplies de monde, provoquant même des embouteillages.
"La trêve est une chance pour les gens de sortir de chez eux, de retirer
de l’argent, de se ravitailler", a souligné Abdel Qassam Ataneh, qui
comme des dizaines d’autres est venu à la banque pour disposer d’un peu
d’argent.
Les quartiers de Gaza portent les stigmates des bombardements :
bâtiments éventrés, infrastructure détruite, meubles et électroménager
brisés dépassant des décombres... Des débris qui témoignent de la
violence des frappes sur les habitations.
Israël, qui dit cibler le Hamas, accuse les combattants du mouvement
islamiste d’utiliser les civils comme des "boucliers humains" dans ce
territoire minuscule de 362 km carrés où s’entassent dans la misère 1,8
million de personnes soumises à un blocus israélien depuis des années.
La trêve a été globalement respectée, même si sa fragilité a été
illustrée par des tirs d’obus et un échange de tirs d’obus entre
l’enclave palestinienne et l’armée, blessant un soldat.
Juste avant le début de la trêve, Israël a dit avoir déjoué une attaque
d’un commando via un tunnel depuis Gaza et essuyé des roquettes
palestiniennes, alors que quatre Palestiniens ont été tués dans une
quarantaine de frappes à Gaza.
L’armée a annoncé avoir empêché une "attaque terroriste majeure" par un
groupe ayant voulu s’infiltrer depuis Gaza en Israël via un tunnel près
du kibboutz (village collectiviste) de Sufa. Au moins un assaillant a
été tué.
La branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a assuré que
le commando avait réussi indemne sa "mission" sans la définir.
Depuis le début le 8 juillet de l’offensive aérienne israélienne
"Bordure protectrice" sur Gaza destinée à faire cesser les tirs de
roquettes, 231 Palestiniens ont été tués et près de 1700 blessés, dont
une large majorité de civils d’après l’ONU.
Parmi les victimes de mercredi, quatre enfants palestiniens ont été tués
par le bombardement israélien d’une cahute de pêcheurs sur une plage de
Gaza, l’armée indiquant enquêter sur cet incident "tragique" tout en
notant que les cibles étaient du Hamas.
En dix jours, Israël a été atteint de son côté par plus d’un millier de roquettes qui ont fait un mort israélien.
Le président américain Barack Obama a dit son "immense chagrin" pour la
mort de civils à Gaza tout en jugeant qu’Israël avait "le droit de se
défendre face aux roquettes qui terrorisent" sa population.
Israël se réserve d’ailleurs toujours l’option d’une intervention
terrestre à Gaza malgré les risques surtout au niveau du coût humain.
Blindés, pièces d’artillerie et unités d’infanterie ont été déployés
massivement à la frontière, avec quelque 40.000 mobilisés en vue d’une
éventuelle opération au sol.
L’armée "demande au cabinet de sécurité d’autoriser une incursion
terrestre à Gaza et de rompre ce qui est perçu comme un match nul entre
les deux camps", assure Yediot Aharonot, le grand quotidien israélien.
(17-07-2014 )
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