samedi 19 juillet 2014

Israël/Palestine : plus de 300 Palestiniens tués depuis le début des attaques israéliennes à Gaza

Plus de 300 Palestiniens, 334 exactement, ont été tués depuis le début des attaques aériennes et terrestres israéliennes dans la bande de Gaza il y a 12 jours, une explosion de violence qui a incité le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon à annoncer une visite samedi dans la région. Ban Ki-moon a pris cette initiative pour "montrer sa solidarité avec les Israéliens et les Palestiniens et les aider, en coordination avec les acteurs régionaux et internationaux, à mettre fin à la violence et à trouver une solution" au conflit, a indiqué devant le Conseil de sécurité le secrétaire général adjoint pour les affaires politiques, Jeffrey Feltman.
Côté israélien, un Bédouin a été tué par une roquette tirée de Gaza, portant à deux le nombre de civils tués depuis le 8 juillet, a indiqué la police. Un soldat israélien a également été mortellement touché par un tir "ami", selon l’armée. Dans la bande de Gaza, cinq membres d’une même famille, dont deux fillettes de deux et six ans, ont péri dans une frappe à Beit Hanoun (nord), où une cinquième personne a été tuée par une frappe distincte, a indiqué le porte-parole des services des urgences Achraf al-Qoudra.

En début d’après-midi, quatre hommes ont également été tués dans deux frappes distinctes à Beit Lahiya (nord), deux personnes ont été tuées à Khan Kounès (sud) et trois hommes ont péri dans un raid sur le centre de la bande de Gaza. Aux premières heures de la journée, une frappe a par ailleurs tué sept personnes à la sortie d’une mosquée de Khan Younès. D’autres raids ont coûté la vie à un enfant de six ans et un jeune homme dans le nord de l’enclave palestinienne, ainsi qu’à une personne au nord de la ville de Gaza et à une femme à Deir al-Balah (centre). Quatre autres personnes ont été tuées plus tôt dans la matinée à Beit Hanoun, Deir al-Balah et Khan Younès. Également dans la matinée, les cadavres de cinq victimes ont été retrouvés dans les décombres d’une maison bombardée dans la nuit de vendredi à samedi, à l’est de Khan Younès.

Selon le Centre palestinien pour les droits de l’homme, basé à Gaza, les civils représentent plus de 80 % des victimes de l’offensive, lancée par Israël pour faire cesser les tirs de roquettes du Hamas, qui contrôle l’enclave. Au moins 2 200 Palestiniens ont également été blessés depuis le début du conflit le 8 juillet.
À Gaza, le nombre de déplacés a presque doublé en 24 heures, pour atteindre 40 000 personnes, selon l’agence de l’ONU dans cette bande de terre de 362 km2 où s’entassent dans la misère 1,8 million d’âmes soumises à un blocus israélien depuis des années. Le Programme alimentaire mondial espère pouvoir y distribuer de la nourriture à 85 000 personnes dans les prochains jours. 70 % des secteurs de Gaza étaient privés d’électricité.

Les principales ONG israéliennes de défense des droits de l’homme ont exigé des "couloirs humanitaires" pour évacuer les blessés et pour que "le personnel médical puisse remplir sa mission sans mettre leurs vies en danger".

Sur le terrain, l’infanterie et le génie assisté de l’artillerie et de l’aviation sont engagés dans des combats, tuant une vingtaine de "terroristes", frappant au moins "240 cibles d’activités terroristes" et mettant au jour dix tunnels disposant de vingt-deux sorties. Vingt et un "terroristes" ont été arrêtés pour être interrogés, a précisé un porte-parole militaire. La découverte et la destruction des tunnels du Hamas, ces galeries dont certaines débouchent en territoire israélien, sont les objectifs principaux de l’incursion en cours selon Israël. "Nos opérations se concentrent sur une zone de 2,5 km le long de la frontière, dans des zones rurales ou semi-urbaines", a indiqué à la presse un officier du renseignement militaire.

"Mes instructions sont de se préparer à la possibilité d’élargir de manière significative l’opération", a déclaré Benyamin Netanyahou, "ce n’est pas possible de régler (le problème) des tunnels depuis les airs uniquement". Il a néanmoins admis qu’il n’y avait pas de "garantie de succès à 100 %".

Malgré l’offensive terrestre, les combattants du Hamas ont réussi à tirer 135 roquettes, dont 87 ont atterri en Israël et 40 ont été interceptées, a précisé un porte-parole militaire.

À Khan Younès, quelque 1 500 personnes se sont réfugiées dans des écoles gérées par l’ONU.
L’offensive terrestre est la première menée à Gaza depuis celle de décembre-janvier 2008-2009, qui avait fait 1 400 morts côté palestinien sans pour autant mettre fin aux tirs de roquettes. Benyamin Netanyahou l’a justifiée par le refus du Hamas d’accepter la proposition de trêve égyptienne que le mouvement islamiste palestinien voulait élargir à la levée du blocus et la libération de prisonniers.

À l’étranger, le président américain Barack Obama, principal allié d’Israël, a dit à Benyamin Netanyahou que les États-Unis étaient "profondément inquiets des risques d’une escalade et de la perte de davantage de vies innocentes". L’Union européenne s’est déclarée "très préoccupée", estimant "plus urgente que jamais" la recherche d’un cessez-le-feu. Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, qui a rencontré le président palestinien Mahmoud Abbas au Caire, a dit vouloir "briser la spirale de la violence". Il est attendu samedi en Israël. Selon lui, Mahmoud Abbas a demandé à la France "de joindre les Turcs et les Qataris", car ces pays peuvent "exercer une influence particulière sur le Hamas".

Le pape François a quant à lui appelé à l’arrêt des "hostilités", alors que Moscou et Téhéran réclament "un arrêt immédiat du conflit".

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