Plus de 300 Palestiniens, 334 exactement, ont été tués depuis le
début des attaques aériennes et terrestres israéliennes dans la bande de
Gaza il y a 12 jours, une explosion de violence qui a incité le
secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon à annoncer une visite samedi
dans la région. Ban Ki-moon a pris cette initiative pour "montrer sa
solidarité avec les Israéliens et les Palestiniens et les aider, en
coordination avec les acteurs régionaux et internationaux, à mettre fin à
la violence et à trouver une solution" au conflit, a indiqué devant le
Conseil de sécurité le secrétaire général adjoint pour les affaires
politiques, Jeffrey Feltman.
Côté israélien, un Bédouin a été tué par une roquette tirée de Gaza,
portant à deux le nombre de civils tués depuis le 8 juillet, a indiqué
la police. Un soldat israélien a également été mortellement touché par
un tir "ami", selon l’armée. Dans la bande de Gaza, cinq membres d’une
même famille, dont deux fillettes de deux et six ans, ont péri dans une
frappe à Beit Hanoun (nord), où une cinquième personne a été tuée par
une frappe distincte, a indiqué le porte-parole des services des
urgences Achraf al-Qoudra.
En début d’après-midi, quatre hommes ont également été tués dans deux
frappes distinctes à Beit Lahiya (nord), deux personnes ont été tuées à
Khan Kounès (sud) et trois hommes ont péri dans un raid sur le centre
de la bande de Gaza. Aux premières heures de la journée, une frappe a
par ailleurs tué sept personnes à la sortie d’une mosquée de Khan
Younès. D’autres raids ont coûté la vie à un enfant de six ans et un
jeune homme dans le nord de l’enclave palestinienne, ainsi qu’à une
personne au nord de la ville de Gaza et à une femme à Deir al-Balah
(centre). Quatre autres personnes ont été tuées plus tôt dans la matinée
à Beit Hanoun, Deir al-Balah et Khan Younès. Également dans la matinée,
les cadavres de cinq victimes ont été retrouvés dans les décombres
d’une maison bombardée dans la nuit de vendredi à samedi, à l’est de
Khan Younès.
Selon le Centre palestinien pour les droits de l’homme, basé à Gaza,
les civils représentent plus de 80 % des victimes de l’offensive, lancée
par Israël pour faire cesser les tirs de roquettes du Hamas, qui
contrôle l’enclave. Au moins 2 200 Palestiniens ont également été
blessés depuis le début du conflit le 8 juillet.
À Gaza, le nombre de déplacés a presque doublé en 24 heures, pour
atteindre 40 000 personnes, selon l’agence de l’ONU dans cette bande de
terre de 362 km2 où s’entassent dans la misère 1,8 million d’âmes
soumises à un blocus israélien depuis des années. Le Programme
alimentaire mondial espère pouvoir y distribuer de la nourriture à 85
000 personnes dans les prochains jours. 70 % des secteurs de Gaza
étaient privés d’électricité.
Les principales ONG israéliennes de défense des droits de l’homme ont
exigé des "couloirs humanitaires" pour évacuer les blessés et pour que
"le personnel médical puisse remplir sa mission sans mettre leurs vies
en danger".
Sur le terrain, l’infanterie et le génie assisté de l’artillerie et
de l’aviation sont engagés dans des combats, tuant une vingtaine de
"terroristes", frappant au moins "240 cibles d’activités terroristes" et
mettant au jour dix tunnels disposant de vingt-deux sorties. Vingt et
un "terroristes" ont été arrêtés pour être interrogés, a précisé un
porte-parole militaire. La découverte et la destruction des tunnels du
Hamas, ces galeries dont certaines débouchent en territoire israélien,
sont les objectifs principaux de l’incursion en cours selon Israël. "Nos
opérations se concentrent sur une zone de 2,5 km le long de la
frontière, dans des zones rurales ou semi-urbaines", a indiqué à la
presse un officier du renseignement militaire.
"Mes instructions sont de se préparer à la possibilité d’élargir de
manière significative l’opération", a déclaré Benyamin Netanyahou, "ce
n’est pas possible de régler (le problème) des tunnels depuis les airs
uniquement". Il a néanmoins admis qu’il n’y avait pas de "garantie de
succès à 100 %".
Malgré l’offensive terrestre, les combattants du Hamas ont réussi à
tirer 135 roquettes, dont 87 ont atterri en Israël et 40 ont été
interceptées, a précisé un porte-parole militaire.
À Khan Younès, quelque 1 500 personnes se sont réfugiées dans des écoles gérées par l’ONU.
L’offensive terrestre est la première menée à Gaza depuis celle de
décembre-janvier 2008-2009, qui avait fait 1 400 morts côté palestinien
sans pour autant mettre fin aux tirs de roquettes. Benyamin Netanyahou
l’a justifiée par le refus du Hamas d’accepter la proposition de trêve
égyptienne que le mouvement islamiste palestinien voulait élargir à la
levée du blocus et la libération de prisonniers.
À l’étranger, le président américain Barack Obama, principal allié
d’Israël, a dit à Benyamin Netanyahou que les États-Unis étaient
"profondément inquiets des risques d’une escalade et de la perte de
davantage de vies innocentes". L’Union européenne s’est déclarée "très
préoccupée", estimant "plus urgente que jamais" la recherche d’un
cessez-le-feu. Le ministre français des Affaires étrangères Laurent
Fabius, qui a rencontré le président palestinien Mahmoud Abbas au Caire,
a dit vouloir "briser la spirale de la violence". Il est attendu samedi
en Israël. Selon lui, Mahmoud Abbas a demandé à la France "de joindre
les Turcs et les Qataris", car ces pays peuvent "exercer une influence
particulière sur le Hamas".
Le pape François a quant à lui appelé à l’arrêt des "hostilités",
alors que Moscou et Téhéran réclament "un arrêt immédiat du conflit".
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire