Plus de cinquante Palestiniens ont été tués depuis le début jeudi
soir de l’offensive terrestre israélienne dans la bande de Gaza, une
explosion de violence ayant poussé le secrétaire général de l’ONU à se
rendre samedi dans la région.
Ban Ki-moon a annoncé ce déplacement pour "montrer sa solidarité avec
les Israéliens et les Palestiniens et les aider, en coordination avec
les acteurs régionaux et internationaux, à mettre fin à la violence et à
trouver une solution" au conflit, a indiqué devant le Conseil de
sécurité réuni d’urgence à New York le secrétaire général adjoint pour
les affaires politiques, Jeffrey Feltman.
Au moins 51 Palestiniens ont péri au cours de l’offensive terrestre
israélienne portant à 296 le nombre de Palestiniens tués au 11e jour de
l’opération militaire israélienne lancée le 8 juillet contre l’enclave
palestinienne. Au moins 2200 Palestiniens ont en outre été blessés.
Un soldat israélien a été tué par un "tir ami" au cours de
l’offensive terrestre, selon les médias, portant à deux le nombre de
victimes israéliennes depuis le début des hostilités.
Parmi les dizaines de victimes palestiniennes tombées vendredi,
figurent de nombreux enfants ainsi que des membres d’une même famille.
Ainsi, trois membres d’une même famille ont péri dans un raid aérien à
Rafah (sud) tandis que dans le nord de l’enclave palestinienne huit
autres personnes, également membres d’une même famille, ont été tuées
par un obus de char sur leur maison à Beit Hanoun. Dans l’est du
territoire, quatre enfants âgés de deux à 13 ans dont deux frères ont
été tués, selon le porte-parole des services d’urgence locaux, Achraf
al-Qoudra.
Selon le Centre palestinien pour les droits de l’Homme, les civils
représentent plus de 80% des victimes de l’offensive qu’Israël dit avoir
lancé pour faire cesser les tirs de roquettes du Hamas.
A Gaza, le nombre de déplacés a presque doublé en 24 heures, pour
atteindre 40 000 personnes, selon l’agence de l’ONU dans cette bande de
terre de 362 km2 où s’entassent dans la misère 1,8 million d’âmes
soumises à un blocus israélien depuis des années. Le Programme
alimentaire mondial espère pouvoir y distribuer de la nourriture à
85 000 personnes dans les prochains jours.
70% des secteurs de Gaza étaient privés d’électricité.
Les principales ONG israéliennes de défense des droits de l’Homme ont
exigé des "couloirs humanitaires" pour évacuer les blessés et pour que
"les personnels médicaux puissent remplir leur mission sans mettre leurs
vies en danger".
Sur le terrain, l’armée israélienne a dit avoir tué une vingtaine de
"terroristes", frappant au moins "240 cibles d’activités terroristes" et
mettant au jour 10 tunnels disposant de 22 sorties. Elle a fait état de
21 arrestations.
La découverte et la destruction des tunnels du Hamas, ces galeries
dont certaines débouchent en territoire israélien est l’objectif
principal de l’incursion en cours selon Israël.
"Nos opérations se concentrent sur une zone de 2.5 km le long de la
frontière, dans des zones rurales ou semi-urbaines", a indiqué à la
presse un officier du renseignement militaire.
"Mes instructions sont de se préparer à la possibilité d’élargir de
manière significative l’opération", a dit le Premier ministre israélien,
Benjamin Netanyahu, "ce n’est pas possible de régler (le problème) des
tunnels depuis les airs uniquement".
Il a néanmoins admis qu’il n’y avait pas de "garantie de succès à 100%".
Malgré l’offensive terrestre, les combattants du Hamas ont réussi à
tirer 135 roquettes dont 87 ont atterri en Israël et 40 ont été
interceptées, a précisé un porte-parole militaire.
A Khan Younès, quelque 1500 personnes se sont réfugiées dans des écoles gérées par l’ONU.
L’offensive terrestre est la première menée à Gaza depuis celle de
décembre-janvier 2008-2009, qui avait fait 1400 morts côté palestinien
sans pour autant mettre fin aux tirs de roquettes.
Netanyahu l’a justifiée par le refus du Hamas d’accepter une
proposition de trêve égyptienne que le mouvement islamiste palestinien
voulait élargir à la levée du blocus et la libération de prisonniers.
A l’étranger, le président américain Barack Obama, principal allié
d’Israël, a dit à M. Netanyahu que les Etats-Unis étaient "profondément
inquiets des risques d’une escalade et de la perte de davantage de vies
innocentes".
L’Union européenne s’est déclarée "très préoccupée", estimant "plus urgent que jamais" la recherche d’un cessez-le-feu.
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, qui a
rencontré le président palestinien Mahmud Abbas au Caire, a dit vouloir
"briser la spirale de la violence". Il est attendu samedi en Israël.
Selon lui, M. Abbas, qui s’est ensuite rendu en Turquie, a demandé à
la France "de joindre les Turcs et les Qataris" car ces pays peuvent
"exercer une influence particulière sur le Hamas".
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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