Les soldats israéliens, appuyés par des chars et l’aviation,
combattaient dans la Bande de Gaza vendredi au deuxième jour d’une
opération terrestre censée anéantir les infrastructures et la puissance
de feu du Hamas palestinien malgré le risque pour les civils.
Dix-neuf Palestiniens ont été tués en quelques heures ainsi qu’un soldat
israélien depuis le début jeudi soir de l’offensive terrestre lancée
malgré les appels de la communauté internationale à éviter l’escalade et
les pertes civiles.
La plupart des hostilités se déroulaient dans le sud du territoire
palestinien, à Khan Younès et Rafah, et dans le nord, non loin de la
frontière avec Israël. Le terminal frontalier israélien d’Erez, seul
point de passage pour les piétons, a été fermé.
L’agglomération de Gaza était une ville fantôme, les rues complètement
désertées, mais la situation y était calme en début de journée.
L’objectif principal des forces terrestres entrées à partir de plusieurs
points dans Gaza, enclavée entre Israël, l’Egypte et la mer
Méditerranée, est de détruire les tunnels souterrains de contrebande
construits par le Hamas pour faire entrer des marchandises, de l’argent
et surtout des armes.
Tout aussi menaçant, le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis
2007, a affirmé qu’"Israël allait payer un prix élevé". "Ce que
l’occupant israélien n’a pas réussi à réaliser par ses raids aériens et
maritimes, il ne le réalisera pas par son offensive terrestre qui est
vouée à l’échec", a déclaré à l’AFP le chef en exil du mouvement
islamiste, Khaled Mechaal.
Les combattants du Hamas et du Jihad islamique, son allié, ont continué
de lancer des roquettes vers Israël pendant la nuit et en début de
matinée.
Selon l’armée, les soldats ont engagé des combats "neutralisant quatorze
terroristes dans des échanges de tirs" et détruit "vingt
lance-roquettes, mené neuf frappes sur des tunnels et visé 103 autres
cibles terroristes". "Les premières indications semblent montrer que les
résultats sont en conformité avec les attentes de l’armée israélienne",
a-t-elle affirmé dans un communiqué publié vendredi.
Israël a déclenché le 8 juillet une vaste offensive aérienne contre Gaza
pour faire cesser les tirs de roquettes mais a décidé jeudi d’"étendre
ses opérations" avec un assaut terrestre après l’échec d’une proposition
de trêve égyptienne.
Depuis cette date, au total 260 Palestiniens ont été tués et 1.770
blessés, selon des sources médicales palestiniennes. Un civil et un
soldat israélien ont été tués.
Il s’agit de la première offensive terrestre à Gaza depuis celle menée
en décembre-janvier 2008-2009 et qui s’était soldée par la mort de
quelque 1.400 Palestiniens sans pour autant mettre définitivement fin
aux tirs de roquettes. Israël s’est retiré unilatéralement de la bande
de Gaza en 2005.
Sur le plan diplomatique, le ministre français des Affaires étrangères,
Laurent Fabius, est attendu vendredi en Egypte et en Israël afin de
s’entretenir des moyens de mettre un terme au conflit.
Son homologue américain John Kerry a dans une conversation téléphonique
avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a exhorté Israël à
éviter les "dégâts collatéraux" et d’être "précis" dans ses cibles. Et
le patron de l’ONU Ban Ki-moon a demandé à Israël d’agir "bien plus pour
faire cesser les pertes civiles".
Pour Israël, l’objectif est "d’infliger un coup significatif aux
infrastructures du Hamas", un puissant mouvement soutenu par la Syrie et
l’Iran. Le bureau de Benjamin Netanyahu a justifié le lancement de
l’assaut par le "refus du Hamas d’accepter le plan égyptien pour un
cessez-le-feu et la poursuite des tirs de roquettes sur Israël".
Au début de l’assaut jeudi soir, l’armée a commencé à bombarder très
intensivement Gaza par air, depuis la mer et avec des tirs de chars.
Blindés, pièces d’artillerie et unités d’infanterie avaient été déployés
massivement depuis 10 jours à la frontière.
Le gouvernement israélien a en outre donné son accord pour la
mobilisation 18 000 réservistes supplémentaires, portant le total de
mobilisables à 65 000.
Selon le ministre de la Communication, Gilad Erdan, l’opération vise
avant tout à "détruire les tunnels" du Hamas. Interrogé sur une
éventuelle réoccupation de la Bande de Gaza il a dit que ce n’était "pas
l’objectif".
Alors que les trois-quarts des morts palestiniens sont des civils selon
l’ONU, Israël a accusé le Hamas de se servir de civils comme "boucliers
humains" dans cette enclave où s’entassent dans la misère 1,8 million de
personnes soumises au blocus israélien depuis 2006.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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