mercredi 6 avril 2016

Israël: Rejet d'une demande de libération de l'ex-président Katzav, en prison pour viols

Un comité de probation a rejeté mercredi la demande de libération anticipée de l'ancien président israélien Moshé Katzav, emprisonné en décembre 2011 après sa condamnation à sept ans ferme pour viols, a indiqué le ministère de la Justice.
Le comité de probation a fait valoir que Moshé Katzav, président de 2000 à 2007, "n'avait exprimé aucun regret, ni aucune empathie pour les victimes" de ses actes, a rapporté le ministère dans un communiqué.
"Le prisonnier continue à nier les faits qu'il a commis et à clamer son innocence malgré le jugement prononcé contre lui", a retenu le comité de probation. Le comité a souligné le caractère "obsessif" des protestations d'innocence de Katzav.
L'un des avocats de Moshé Katzav, Zion Amir, a dit à la radio que son client avait l'intention de faire appel.
Katzav, 70 ans, a été reconnu coupable fin 2010 de viols à l'encontre de deux de ses collaboratrices à l'époque où il était ministre du Tourisme dans les années 90, de harcèlements sexuels, de subornation de témoins et d'entraves à la justice.
Poussé à la démission en juillet 2007 par les accusations, il avait été incarcéré le 7 décembre 2011 dans la prison de Maasiyahu à Ramleh, près de Tel-Aviv.
Moshé Katzav, qui a fait carrière avec le parti du Likoud (droite), était le premier président, poste hautement honorifique, à être emprisonné depuis la création d'Israël en 1948.
Il demandait une libération anticipée à laquelle il pouvait prétendre après avoir purgé deux tiers de sa peine.
Le procès de Moshé Katzav avait mis à bas l'image de dignité et d'intégrité d'un homme aux allures de grand-père sans histoires, pour lui substituer celle d'un prédateur sexuel s'en prenant régulièrement à ses collaboratrices féminines.
Il a toujours clamé son innocence. Défendant sa cause devant le comité de probation, Moshé Katzav a parlé de "malentendus de la part des femmes" concernées, jeunes et dénuées d'expérience, a rapporté le quotidien Haaretz en citant des sources de l'accusation. Il s'est dit prêt à présenter des excuses, mais pour de tels malentendus et non pas pour viols, selon le journal.
"Israël accuse un homme sur la base d'impressions, sans témoignage fiable, sans preuve", avait-il dit au moment de son incarcération.
De nombreuses femmes avaient exprimé leur inquiétude devant l'éventualité que Moshé Katzav bénéficie d'une libération anticipée.
Parmi les différents critères habilitant un prisonnier à une telle libération en Israël figurent la bonne conduite, l'absence de danger que représenterait cette libération, la réhabilitation du prisonnier et l'intérêt public.
Le communiqué du ministère de la Justice laisse entendre que l'absence de contrition de la part de Moshé Katzav a fait obstacle à sa libération.
Le cas de Moshé Katzav avait suscité la controverse il y a quelques semaines quand une partie de la presse avait rapporté que l'actuel président Reuven Rivlin et la ministre de la Justice Ayelet Shaked poussaient à sa libération. Leurs services avaient démenti, indiquant qu'ils n'interviendraient pas tant que le dossier n'arriverait pas éventuellement sur leurs bureaux.
Katzav a été rejoint en février en prison à Ramleh par l'ex-Premier ministre Ehud Olmert, condamné à 18 mois de prison pour avoir reçu des pots-de-vin et à un mois pour entrave à la justice.

(06-04-2016)

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