Une année d'incertitude a pris fin pour les Al-Sayed lorsque la
télévision du mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza, a
diffusé la photo de Hicham, l'un des fils de cette famille bédouine.
Ce jeune homme de 27 ans, qui habitait avec sa famille dans le désert du
Néguev, dans le sud d'Israël, est porté disparu depuis un an. Sa photo,
montrée dans une vidéo, a constitué le premier signe de vie de Hicham,
que le Hamas affirme détenir prisonnier dans la bande de Gaza.
"Lorsque je l'ai vu dans la vidéo, je me suis senti soulagé parce que je
savais qu'il était là-bas. Avant, je ne savais pas s'il était encore en
vie", explique son père Chaabane dans le salon de sa modeste maison, au
bout d'une route poussiéreuse.
Hicham, bédouin musulman de nationalité israélienne, n'a apparemment
aucune relation particulière avec les autorités civiles ou militaires,
fait inhabituel pour un prisonnier du Hamas.
La manière dont il s'est retrouvé dans la bande de Gaza reste mystérieuse.
L'armée israélienne se refuse à donner des détails, tandis que sa
famille estime qu'il s'y est rendu en franchissant la barrière
israélienne - pourtant placée sous haute surveillance - qui entoure la
bande de Gaza.
La famille affirme que Hicham souffre de schizophrénie. Elle assure
qu'il avait déjà disparu en Jordanie et en Egypte à de multiples
reprises avant d'être remis aux autorités israéliennes par ces pays.
Selon elle, il a également pénétré deux fois dans la bande de Gaza en
2010 et 2013 avant d'être expulsé par le gouvernement du Hamas qui
s'était rendu compte de son état mental.
"Mais cette fois-ci, en avril 2015, je ne sais pas pourquoi, ils (le
Hamas) l'ont gardé sans dire qu'ils le détenaient", raconte son père.
Il a fallu attendre le 1er avril de cette année pour que le Hamas
diffuse une vidéo dans laquelle il affirme détenir quatre citoyens
israéliens.
Parmi eux, Oron Shaul et Hadar Goldin, deux soldats ayant participé à la
guerre dans la bande de Gaza durant l'été 2014. L'armée israélienne
considère qu'ils ont été tués, tandis que le Hamas maintient le flou sur
leur sort.
Le troisième Israélien, Avraham Mengistu, est d'origine éthiopienne. Il
se serait infiltré dans la bande de Gaza et souffrirait de troubles
mentaux.
Alors que de nombreux Bédouins israéliens effectuent leur service
militaire bien qu'ils ne soient pas obligés de le faire, Hicham a été
présenté par le Hamas comme un soldat israélien.
Une affirmation rejetée par sa famille pour qui l'assimiler à un militaire ou un espion est ridicule.
"Hicham souffre d'une maladie mentale. Il est schizophrène", insiste son
père. "Il doit prendre des médicaments tous les jours (...) J'espère
que le Hamas les lui fournit", assure-t-il.
La famille, de confession musulmane, assure avoir toujours entretenu de bonne relations avec les habitants de Gaza.
Une lettre ouverte de la "communauté des Bédouins israéliens" publiée au
début du mois a accusé le Hamas d'agir de "façon immorale", selon des
médias israéliens. Le Hamas n'a pas répondu.
Chaabane a appelé à l'intervention de la Turquie et du Qatar, deux pays entretenant de bonnes relations avec le Hamas.
"J'appelle tout ceux qui sont en relation avec le Hamas à lui parler
parce qu'il n'est pas raisonnable de se servir de quelqu'un ayant des
problèmes psychologiques", lance-t-il.
Sa femme Manal assure qu'elle ne veut pas "s'immiscer dans ce qui se
passe à Gaza". "Il faut seulement le laisser revenir chez lui",
dit-elle.
Israël n'autorise pas ses ressortissants à pénétrer dans la bande de
Gaza de crainte qu'ils ne soient enlevés et ne servent de monnaie
d'échange pour la libération de prisonniers palestiniens.
En 2011, Israël avait libéré plus d'un millier de Palestiniens en
échange de Gilad Shalit, un soldat franco-israélien détenu pendant plus
de cinq ans par le Hamas dans la bande de Gaza.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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