Des
secouristes syriens aident une femme blessée à se sortir des décombres,
après une frappe aérienne des forces gouvernementales contre le
quartier d'Hadariya tenu par les rebelles, le 10 avril 2016 à Alep.
(Afp)
Au moins 30.000 personnes ont fui les combats opposant les jihadistes aux rebelles dans le nord de la Syrie au cours des dernières 48H, a affirmé l'organisation Human Rights Watch appelant la Turquie à leur ouvrir sa frontière.
L'ONG a accusé les gardes frontière turcs de tirer sur des déplacés qui s'approchaient de la frontière, fuyant les violents affrontements opposant dans la province d'Alep les jihadistes de Daesh, le groupe terroriste qui s'est proclamé Etat islamique (EI) aux groupes rebelles.
"Alors que les civils fuient les combattants de l'EI, la Turquie répond par des tirs à balles réelles au lieu de ressentir de la compassion", déplore Gerry Simpson, chercheur à HRW.
"Le monde entier parle de combattre l'EI. Or, ceux qui sont les plus susceptibles de devenir les victimes de ses abus atroces sont pris au piège du mauvais côté d'un mur de ciment", a-t-il ajouté.
HRW souligne que de nombreuses personnes parmi celles qui fuyaient les combats étaient déjà installées dans des camps de tentes établis le long de la frontière, et se dirigeaient désormais vers d'autres camps ou localités proches, même si le danger y était aussi présent.
Les combats menacent le fragile cessez-le-feu en vigueur depuis fin février en Syrie ainsi que les négociations de paix intersyriennes qui se tiennent à Genève.
La bande frontalière dans le nord de la province d'Alep est le lieu d'affrontements entre des rebelles et Daesh, exclu de la trêve.
La province est le théâtre de combats de plus en plus violents entre la pluralité d'acteurs disséminés sur ce territoire frontalier de la Turquie, stratégique pour tous les belligérants et spécialement pour les groupes rebelles et jihadistes qui se ravitaillent en Turquie.
Daesh s'est emparé de "six villages" près de la Turquie, dont le plus important, Hiwar Kallis, est situé à seulement un kilomètre de la frontière, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui dispose d'un large réseau d'informateurs à travers la Syrie.
Des raids aériens vraisemblablement menés par la coalition internationale conduite par les Etats-Unis ont visé des positions de Daesh dans le secteur, avait indiqué jeudi la même source.
Un responsable humanitaire de l'ONU s'est dit jeudi "extrêmement inquiet" de la situation globale dans la province d'Alep, où "il y a eu une augmentation significative des cas de violences qui continuent d'aggraver la situation humanitaire".
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