"Nous n'avons jamais été aussi proches de la paix" dans le conflit
au Yémen, a affirmé vendredi le médiateur de l'ONU Ismaïl Ould
Cheikh Ahmed devant le Conseil de sécurité.
Il a confirmé que "des négociations vont commencer le 18 avril" au
Koweït, "avec pour objectif d'obtenir un accord global qui
mettrait fin au conflit et permettrait de reprendre un dialogue
politique inclusif, en conformité avec la résolution de l'ONU
2216" adoptée l'an dernier.
Il a averti que "la réussite (des négociations) exigera des
compromis difficiles de tous les côtés et la volonté de parvenir à
un accord", ainsi qu'un soutien régional et international.
"J'encourage toutes les parties prenantes à venir aux négociations
de bonne foi et en faisant preuve de flexibilité", a-t-il dit. "Le
chemin vers la paix est difficile mais il est à notre portée et il
n'est pas question d'échouer".
Dans les jours suivant la cessation des hostilités le 10 avril, le
médiateur a constaté "une baisse notable du niveau de violence
militaire dans la majorité des régions du pays".
"Mais il y a aussi eu un nombre inquiétant de violations graves"
de la trêve, notamment à Taez "où les combats continuent de faire
des victimes civiles".
"Une escalade pourrait menacer la réussite du processus de paix",
a averti le médiateur. "Pourtant, les événements des dernières
semaines m'ont donné espoir".
Il a aussi reconnu que la situation humanitaire "continue de se
détériorer" et a exhorté les belligérants à "soutenir le travail
des agences humanitaires".
Entre le début de l'intervention en mars 2015 de la coalition sous
commandement saoudien et le 10 avril, "six enfants étaient tués ou
mutilés en moyenne chaque jour", a rappelé une responsable de
l'ONU.
La trêve et l'augmentation des livraisons humanitaires, qui "est
loin d'être suffisante", inspirent cependant "un optimisme très
prudent" à la secrétaire générale adjointe pour les affaires
humanitaires Kyung-Wha Kang.
"Il faut s'assurer que la cessation des hostilités tienne",
a-t-elle affirmé. Elle a déploré que "des opérations de secours
essentielles continuent d'être ralenties par des obstacles
bureaucratiques, notamment de la part des autorités sur le
terrain".
Elle a aussi noté "une baisse importante des importations
commerciales depuis deux mois", en particulier via le port
yéménite de Hudaydah.
Les ports du pays sont soumis à un blocus de la part de la Coalition Arabe menée par Ryad qui soutient le gouvernement contre
les rebelles chiites Houthis.
Le Yémen importe l'essentiel de ses marchandises mais, en février,
seul 15% du carburant nécessaire chaque mois a pu être livré et
les importations de nourriture ont chuté de 25%, a expliqué la
responsable de l'ONU.
Le conflit a fait 6.400 morts et plus de 30.500 blessés et chassé
2,8 millions de Yéménites de leurs foyers, selon l'ONU.
14,1 millions de civils ont désormais besoin de secours mais
l'appel de fonds de 1,8 milliard de dollars lancé par l'ONU pour
le Yémen n'est financé qu'à hauteur de 16%.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire