Le gouvernement israélien a réaffirmé jeudi ses fortes objections à un
projet français de conférence internationale pour relancer l'effort de
paix avec les Palestiniens, et a offert à la place une reprise immédiate
de négociations bilatérales sans condition préalable.
"Israël reste fidèle à sa position selon laquelle la meilleure voie de
parvenir à une solution du conflit entre Israël et les Palestiniens
passe par des négociations directes et bilatérales", a dit le bureau du
Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un communiqué.
"Israël est disposé à les engager immédiatement sans condition
préalable. Toute autre initiative politique éloigne les Palestiniens de
la table des négociations directes", a-t-il dit.
Cette déclaration intervient une semaine après l'annonce par le ministre
français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault que Paris
organiserait le 30 mai une réunion ministérielle qui pourrait, en cas de
succès, préluder à une conférence internationale.
La dernière initiative de paix, américaine a capoté en avril 2014,
Israéliens et Palestiniens se rejetant la faute de cet échec. Les
perspectives de paix ont rarement paru plus bouchées. Une nouvelle vague
de violences a fait plus de 200 morts en sept mois.
Devant le vide diplomatique laissé par l'échec américain et la
perspective apparemment de plus en plus lointaine de création d'un Etat
palestinien indépendant, la France a relancé en janvier le projet d'une
conférence internationale. A cette fin, Paris organisera le 30 mai une
réunion ministérielle qui réunira une vingtaine de pays, plus l'Union
européenne et l'ONU, mais pas les Israéliens ni les Palestiniens, a dit
M. Ayrault.
En cas de succès, un sommet international aurait lieu au deuxième
semestre 2016, en présence cette fois des dirigeants israélien et
palestinien.
La direction palestinienne a salué l'initiative française dès le départ.
Elle a indiqué que, pour lui donner sa chance, elle retiendrait le
projet de résolution qu'elle voulait faire adopter contre la
colonisation israélienne par le Conseil de sécurité des Nations unies.
Le gouvernement israélien a en revanche toujours exprimé ses plus vives
réserves sur l'initiative française qui, selon lui, dispense les
Palestiniens de tout effort. Pour autant, il n'a pas à ce stade exclu
formellement toute participation à une conférence internationale. La
question ne se pose pas encore, indique-t-on côté israélien où on dit
attendre de voir le projet français prendre corps.
Le communiqué publié jeudi par le bureau de Netanyahu réaffirme les
positions israéliennes et coïncide avec la préparation par la France des
invitations à adresser aux participants à la réunion du 30 mai, dit-on
de sources diplomatiques.
La question d'un rejet ou non israélien devrait véritablement se poser après cette réunion si celle-ci réussit, ajoute-t-on.
(28-04-2016)
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