À
Mossoul, en 2014. Dans le fief de Daesh en Irak, un combattant
distribue le Coran. Désormais, mal répondre à des questions sur le livre
saint est puni d'amendes. (AP/SIPA)
Même pour Daesh, c'est la crise ! Les revenus du groupe djihadiste qui se déclare comme étant l'État islamique ont chuté d'environ 30 % depuis l'an dernier. Et, comme tout État voyant ses recettes diminuer, Daesh doit faire preuve d'imagination en matière fiscale : de nouveaux impôts ont donc été imposés dans les territoires sous son contrôle, dont une taxe sur la réparation des antennes paraboliques.
Ces conclusions émanent d'une étude publiée lundi : « En mars 2016, les recettes mensuelles de l'État islamique ont chuté à 56 millions de dollars », a déclaré Ludovico Carlino, analyste en chef chez IHS Jane's, l'institut spécialisé qui publie régulièrement des rapports sur les territoires sous domination de Daesh. « Mi-2015, l'ensemble des recettes mensuelles de l'État islamique avoisinait les 80 millions de dollars (71 millions d'euros). »
Un rapport d'IHS, qui se fonde sur des informations tirées des médias sociaux et de sources présentes en Syrie et en Irak, affirme également que la production pétrolière dans les zones sous le joug du groupe djihadiste a diminué de 33 000 à 21 000 barils par jour. Ces pertes sont largement liées aux frappes aériennes opérées par la coalition menée par les États-Unis et la Russie.
Environ la moitié des recettes de Daesh provient des impositions et de la confiscation des commerces et des biens, selon le rapport. Le pétrole représente 43 % de ce total, le reste provenant du trafic de drogue, de la vente d'électricité et de dons, selon le rapport. Selon IHS, Daesh a perdu environ 22 % de son territoire au cours des 15 derniers mois et n'impose plus sa loi qu'à 6 millions de personnes, contre 9 auparavant. Sa base fiscale a donc diminué. « L'État islamique augmente actuellement les impôts sur les services de base et cherche de nouvelles manières d'obtenir de l'argent de la population », selon le chercheur.
« Ces impôts incluent des péages pour les chauffeurs de camion, des frais pour installer ou réparer des antennes paraboliques et des « droits de sortie » pour quiconque tente de quitter une ville », affirme M. Carlino. Selon IHS, le groupe radical a aussi introduit des amendes pour ceux qui ne répondent pas correctement à des questions sur le Coran, ainsi que la possibilité de payer en liquide pour éviter des châtiments corporels.
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