L'idée de voir le premier ministre français Manuel Valls et dix membres
de son gouvernement rencontrer Abdeslam Bouchouareb dérangerait-elle en
raison de l'évocation de ce dernier dans le volet algérien des « Panama
papers ». Selon le Figaro, la situation pourrait être embarrassante pour
Manuel Valls qui devrait se rendre à Alger, avec son ministre de
l'Economie, Emmanuel Macron, ce vendredi 9 et samedi 10 avril. Jusqu'à
lundi dernier, une rencontre était à l'ordre du jour avec le ministre
algérien des Mines avec, à la clé, de possibles signatures.
C'est que, selon le quotidien français, Bouchouareb reste le pivot
incontournable de l'implantation des milieux d'affaires français en
Algérie, une réalité qui compte beaucoup au moment où la France doit
faire face à la concurrence internationale dans ce pays où la Chine lui a
ravi la place de premier partenaire commercial. L'importance d'Abdeslam
Bouchouareb ne s'arrête pas là car, « ami d'enfance du président
Bouteflika dont il a dirigé la communication, il est régulièrement cité
dans la presse pour un poste de premier ministre » . Un personnage clé
donc si ce n'est qu'avec son implication dans l'affaire du « Panama
papers », il jurerait dans le décor français de fermeté et de
détermination face à la fraude fiscale de Paris.
Contactés par le Scan du Figaro, Matignon (siège de la primature
française) et Bercy (siège du ministère de l'Economie) semblent
cependant minimiser cet aspect des choses. Du côté des services du
premier ministre, indique Le Figaro, on argue que « les révélations des
médias sur des personnalités algériennes dans le cadre des «Panama
papers» n'appellent aucun commentaire des autorités françaises ». « Il
appartient au seul gouvernement algérien de faire part de ses réactions
», poursuivent-ils. « Ces mises en cause ne concernent en rien les
autorités françaises», déclarent-ils avant d'expliquer que « L'affaire
«Panama papers» n'a aucun impact sur la relation entre la France et
l'Algérie qui revêt une dimension stratégique et qui doit même être
encore plus forte au moment où nos deux pays font face au risque
terroriste et aux crises régionales qui affectent leur sécurité». Et de
conclure : «Ce qui compte, c'est de travailler avec tous à la lutte
contre la fraude fiscale, contre l'optimisation fiscale, pour la
transparence financière. C'est une tâche qui requiert la mobilisation de
tous les États», concluent diplomatiquement les services du premier
ministre.
(06-04-2016 - Par Samir El Walid)
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