L’armée israélienne bombardait sans cesse lundi la bande de Gaza, au
14e jour d’une offensive d’envergure destinée à neutraliser le Hamas et
qui a coûté la vie à plus de 572 Palestiniens, malgré la multiplication
des efforts pour un cessez-le-feu.
Au lendemain de la journée la plus sanglante depuis le début du
conflit, le bilan a continué de grimper, avec 55 Palestiniens tués dont
de nombreux enfants, environ 70 corps retrouvés sous les décombres et
sept soldats israéliens tombés au front.
Le gouvernement de Benjamin Netanyahu restait néanmoins déterminé à
poursuivre ses opérations militaires aériennes et terrestres à Gaza pour
faire cesser les tirs de roquettes palestiniennes qui ont encore touché
par dizaines le territoire israélien.
Tout au long de la journée, l’enclave palestinienne était soumise à
des dizaines de raids aériens qui ont touché notamment un immeuble
résidentiel faisant 11 morts dont cinq enfants, et des bombardements de
chars qui ont visé une nouvelle fois un hôpital tuant quatre personnes,
selon des sources palestiniennes.
Devant ce pilonnage sans répit et la destruction de leurs maisons,
les habitants de Gaza qui n’ont nulle part où aller continuent à se
réfugier dans les bâtiments de l’ONU, où femmes et enfants sont
installés à même le sol des couloirs faute de place. Près de 90 000
Palestiniens s’y entassent désormais.
Depuis le début de l’offensive "Bordure protectrice" contre Gaza,
déclenchée le 8 juillet par des raids aériens et étendue le 17 à une
opération terrestre, 572 Palestiniens ont été tués et plus de 3000
blessés, en grande majorité des civils, selon les secours palestiniens.
Côté israélien, 25 soldats ont péri depuis le début de l’assaut
terrestre, le bilan le plus lourd pour l’armée depuis sa guerre de 2006
contre le Hezbollah. Deux civils sont morts dans la chute de roquettes.
Face à cette violence inouïe, le patron de l’ONU Ban Ki-moon a exigé
de nouveau au Caire un cessez-le-feu "immédiat", avant de venir mardi en
Israël, alors que le président américain Barack Obama a annoncé que son
chef de la diplomatie John Kerry, attendu lui aussi en Egypte, devrait
pousser à une trêve "immédiate".
Néanmoins, le ministre israélien chargé des Services de renseignement
Youval Steinitz a estimé que les "combats risquent de durer", alors que
son collègue aux Communications Gilad Erdan jugeait que ce n’était "pas
le moment de parler d’un cessez-le-feu".
Netanyahu a quant à lui loué une opération qui "dépassait (les)
attentes" concernant la destruction des tunnels, et souligné "le soutien
très fort au sein de la communauté internationale".
L’escalade des violences est intervenue malgré un appel du Conseil de
sécurité de l’ONU à "cesser immédiatement les hostilités", et à "la
protection des civils" de Gaza d’où les habitants ne peuvent pas fuir en
raison d’un blocus israélien en vigueur depuis 2006 et où les hôpitaux
manquent de tout.
En dépit de l’intensification des opérations à Gaza, Israël a été
frappé par 84 roquettes qui n’ont pas fait de victimes, portant le total
à plus de 1500 projectiles depuis le 8 juillet. L’armée a en outre
annoncé avoir abattu "plus de 10 terroristes" qui tentaient de
s’infiltrer en Israël via un tunnel.
Vivement critiqué en raison du grand nombre de civils morts dans les
bombardements, Israël n’a eu cesse de dire que les groupes armés
palestiniens se positionnaient autour et dans des bâtiments civils comme
des hôpitaux.
Ce conflit est le 5e entre les deux camps depuis le retrait
unilatéral de l’armée israélienne de Gaza en 2005. Pour Israël,
l’objectif est quasiment le même : briser la capacité du Hamas à
atteindre Israël avec ses roquettes et combattants, en tentant cette
fois-ci de détruire les tunnels construits par le mouvement à cette fin.
Israël a mobilisé 53 200 hommes pour son offensive sur Gaza, une
petite bande de terre de 362 km2 où s’entassent dans la misère 1,8
million d’âmes.
Le président français François Hollande a dit que "tout doit être
fait pour mettre un terme immédiat à la souffrance des populations
civiles à Gaza", tandis que Moscou réclamait l’arrêt des hostilités.
Quant au président palestinien Mahmud Abbas, il a rencontré à Doha
le chef du Hamas en exil Khaled Mechaal et tous deux ont appelé à la fin
de "l’agression israélienne".
Qualifiant de "massacre" l’opération israélienne, la Turquie a
déclaré lundi trois jours de deuil en hommage aux victimes
palestiniennes.
A Nazareth, la plus grande ville arabe israélienne, trois milliers
personnes ont manifesté en dénonçant "le génocide à Gaza" et des heurts
ont éclaté avec la police qui a arrêté 10 manifestants.
Les journaux israéliens continuaient en revanche de soutenir le
gouvernement. "Il s’agit de combats pour tuer ou être tué", écrit le
Yedioth Ahronoth.
(21-07-2014)
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