L’armée israélienne a lancé dans la nuit de jeudi à vendredi une
opération terrestre dans la bande de Gaza, Washington mettant aussitôt
en garde Israël contre "une nouvelle escalade".
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a lui aussi déploré le
déclenchement de cet assaut terrestre et demandé à Israël d’agir "bien
plus pour faire cesser les pertes civiles", alors que vendredi matin, au
onzième jour de l’opération d’Israël contre le Hamas, le bilan se
montait à 258 morts palestiniens.
Le président palestinien Mahmud Abbas, qui a rencontré jeudi son
homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, a déploré que l’offensive
terrestre allait causer "davantage d’effusion de sang" et compliquer les
efforts pour mettre fin au conflit dans l’enclave.
L’Egypte, qui joue les médiateurs, a dénoncé "l’escalade" israélienne et
demandé aux belligérants d’accepter sa proposition de trêve.
Sur la même longueur d’onde, le secrétaire d’État américain John Kerry,
dans une conversation téléphonique avec le Premier ministre israélien
Benjamin Netanyahu, "a mis l’accent sur la nécessité d’éviter une
nouvelle escalade et demandé que le cessez-le-feu de 2012 soit restauré
dès que possible en réitérant son accord avec l’initiative de paix
égyptienne", selon le Département d’Etat.
Treize Palestiniens, dont un bébé, ont été tués depuis le début de
l’opération terrestre, portant donc à au moins 258 le nombre de
Palestiniens tués depuis le début de l’opération israélienne "Bordure
protectrice" à Gaza le 8 juillet. Un soldat israélien a également été
tué lors de l’offensive terrestre. En outre, plus de 1.770 personnes, en
majorité des civils, ont en outre été blessées.
Israël cherche à neutraliser la puissance de feu du Hamas, mouvement
terroriste pour Israël et l’Occident, qui a frappé l’Etat hébreu avec
plus de 1000 roquettes pendant 10 jours et a fait un mort.
Dans un communiqué, le bureau de Benjamin Netanyahu a justifié le
lancement de l’offensive par le "refus du Hamas d’accepter le plan
égyptien pour un cessez-le-feu et la poursuite des tirs de roquettes sur
Israël". L’objectif est "d’infliger un coup significatif aux
infrastructures du Hamas".
De son côté, le Hamas a dénoncé "une étape dangereuse, dont les
conséquences sont incalculables". "Israël va payer un prix élevé. Le
Hamas est prêt à la confrontation", a déclaré le porte-parole du Hamas à
Gaza, Fawzi Barhoum.
Le chef du Hamas en exil Khaled Mechaal a estimé pour sa part que
l’offensive terrestre était vouée à l’échec. "Ce que l’occupant
israélien n’a pas réussi à réaliser par ses raids aériens et maritimes,
il ne le réalisera pas par son offensive terrestre qui est vouée à
l’échec", a-t-il dit à l’AFP.
Blindés, pièces d’artillerie et unités d’infanterie avaient été déployés
massivement depuis 10 jours à la frontière. Le gouvernement a par
ailleurs donné son accord pour la mobilisation 18 000 réservistes
supplémentaires, portant le total de mobilisables à 65.000. Il s’agit de
la première intervention terrestre israélienne depuis l’opération
"Plomb Durci" de 2008-2009, qui avait fait plus de 1400 morts
palestiniens.
Selon le ministre de la Communication, Gilad Erdan, l’opération vise
avant tout à "détruire les tunnels" du Hamas. Interrogé sur une
éventuelle réoccupation de la bande de Gaza, évacuée par Israël en 2005,
il a dit que ce n’était "pas l’objectif" mais "qu’on peut en arriver
là".
L’armée israélienne a commencé à bombarder très intensivement la Bande
de Gaza par air, depuis la mer et avec des tirs de chars massés à la
frontière vers 22H00 (19H00 GMT). Des salves de roquettes, certaines
bruyantes, illuminaient le ciel, selon des journalistes de l’AFP, dont
l’hôtel tremblait sous la force des tirs de la marine. Certains
quartiers de Gaza étaient plongés dans le noir.
Alors que les trois-quarts des morts palestiniens sont des civils selon
l’ONU, Israël a accusé le Hamas de se servir de civils comme "boucliers
humains" dans cette enclave où s’entassent dans la misère 1,8 million de
personnes soumises au blocus israélien.
L’Agence de l’ONU pour l’aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) a
annoncé pour sa part la découverte pour la "première" fois de roquettes
cachées dans une de ses écoles de Gaza, dénonçant un incident qui "met
en danger des civils".
Avant l’assaut terrestre, l’Egypte avait vivement critiqué le Hamas,
estimant que le mouvement islamiste aurait pu sauver des dizaines de
vies s’il avait accepté le cessez-le-feu qui avait été accepté par
Israël.
A Gaza, les rues portent les stigmates des bombardements : bâtiments
éventrés, infrastructure détruite, meubles et électroménager brisés
dépassant des décombres... Des débris qui témoignent de la violence des
frappes.
Après le début de l’intervention terrestre, la France a appelé l’Etat
hébreu à exercer "la plus grande retenue". Le ministre français des
Affaires étrangères Laurent Fabius était par ailleurs attendu au Caire
et en Israël vendredi pour évoquer la question de Gaza.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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