L’entité sioniste crie aux abois. Elle veut arrêter son agression,
mais garder « la tête haute », c’est-à-dire préserver sa capacité de
détruire et de tuer et plonger le peuple palestinien dans la soumission.
La résistance unie du peuple palestinien exige, pour cesser ses tirs
sur l’entité coloniale, la fin du blocus, la reconnaissance de son droit
à riposter à toute attaque future, contre les civils ou les militaires.
La résistance n’est pas pressée pour signer une trêve ou un accord
quelconque, sous l’égide de l’Egypte. Elle veut défendre le sang
palestinien et les sacrifices de tous ceux qui sont tombés au cours de
cette agression criminelle.
C’est ce qu’a annoncé dr.Ramadan Shallah, secrétaire général du
mouvement du Jihad islamique en Palestine, au cours de l’interview
accordée à la chaîne Al-Jazeera.
Quelques passages-clés de cette interview
« Ce qui se passe à présent n’est pas une guerre mais une tuerie
perpétrée par Israël avec la connivence américaine occidentale et un
désintérêt arabe, au moins officiel.
Notre peuple palestinien est devenu une légende à cause de sa
résilience, de sa cohésion autour de sa résistance. L’ennemi mène un
génocide réel, il pense qu’il peut arrêter la résistance, qui est
cependant puissante et cohérente, et elle maîtrise la bataille avec
fermeté et patience.
La situation est difficile à tous les niveaux, mais notre peuple
palestinien mène une des plus importantes batailles de la nation.
Les buts de cette guerre ? L’ennemi lui-même ne sait pas quels sont les
buts de cette guerre. Le gouvernement de l’ennemi a essayé d’aller de
l’avant pour exporter ses problèmes internes, il a pris prétexte des
colons disparus à al-Khalil pour régler ses comptes avec la bande de
Gaza, avec ce qu’elle représente en tant que résistance, pour la
conscience collective et populaire palestinienne. Il pense qu’il est en
train de détruire la force de la résistance, alors qu’il apparaît,
plusieurs jours après, qu’il ne peut réaliser ses buts. Il est monté sur
un arbre et il ne sait plus en descendre.
Il a considéré que les conditions régionales et internationales lui
permettaient d’attaquer Gaza. Mais il a été surpris par la riposte de la
résistance. Ni ses services de renseignements, ni son état-major, ni
ses politiciens, n’avaient prévu tout cela. Ils ont été surpris.
Qui peut jouer le rôle d’intermédiaire ?
L’intermédiaire participe à cette guerre, les Etats-Unis ont donné le
feu vert. C’est pourquoi nous comptons sur nos propres forces, après
Dieu, pour obliger l’ennemi à cesser son agression.
La guerre ne peut s’arrêter sans la voix de l’Egypte. A cause de la
géographie, et l’implication historique de l’Egypte, aucun rôle ne peut
prendre la place de l’Egypte. C’est à l’Egypte d’intervenir pour faire
cesser l’agression.
Les conditions d’une trêve ?
L’ennemi veut que nous levions le drapeau blanc. En Cisjordanie, les
agressions se poursuivent, même en Palestine occupée en 48. Les
conditions israéliennes ne nous concernent pas, l’ennemi ne veut pas
voir un peuple palestinien sur cette terre. Quant à nos conditions, en
tant que peuple, nous avons le droit sur cette terre, nous revendiquons
d’y vivre dignement.
L’équation trêve contre trêve est finie. En 2012, nous avions conclu une
trêve dont les conditions étaient de cesser les assassinats, la
suppression de la zone de séparation, l’arrêt des invasions,
l’élargissement de la zone maritime pour les pêcheurs. L’ennemi n’a
respecté aucune de ces conditions. Nous avions longtemps attendu et
c’est pourquoi le Jihad islamique a mené il y a quelques mois la
bataille « briser le silence ». Aujourd’hui, la guerre a commencé, et
nous disons cette guerre ne s’arrêtera pas sans que le blocus ne soit
levé, sans que notre droit de nous défendre ne soit reconnu pour
riposter à toute agression contre tout citoyen palestinien dans la bande
de Gaza. Nous refusons de nous croiser les bras pendant qu’Israël mène
ses agressions contre la population de Gaza. Israël est toujours un Etat
d’occupation, même s’il est sorti de la bande de Gaza, il maintient un
blocus.
Concernant l’Autorité palestinienne,
Yasser Arafat nous manque, au cours de cette agression. Nous aurions
souhaité qu’il aperçoive ce qu’a fait le peuple de Abu ‘Ammar, de Ahmad
Yassin, de Fathi Shiqaqi et tous les martyrs, de cette entité qui
tremble aujourd’hui, qui est devenu un « Etat sous le feu », c’est ce
qu’écrivent leurs télévisions. Et par qui ? Un million et demi de
réfugiés massés dans la bande de Gaza.
Je dis au frère Abu Mazen que le peuple qui est visé à Gaza, après la
formation du gouvernement d’entente, c’est le peuple placé sous son
autorité, c’est pourquoi l’Autorité palestinienne doit avoir une
attitude ferme, et refuser de se transformer en autorité mandataire, et
poursuivre la coordination militaire. Les Etats, dans de tels cas,
rappellent leurs ambassadeurs, Abu Mazen doit au moins rappeler son
coordinateur sécuritaire avec l’occupant. Plus important, des mouvements
s’étendent en Cisjordanie et même au sein de notre peuple (dans les
territoires occupés) en 48, commencés avant l’agression, mais nos
militants, du mouvement du Jihad islamique et ceux du Hamas, sont
poursuivis par les appareils sécuritaires de l’occupation et de
l’Autorité palestinienne à la fois. C’est pourquoi je m’adresse aux
membres du Fateh et les appelle à diriger l’intifada en Cisjordanie, et
nous serons tous derrière eux, mais il faut arrêter la coordination
sécuritaire avec l’occupant.
Certains pensent que cette guerre ne les concerne pas parce qu’elle vise
le pouvoir et l’armée du Hamas et les fusils du Hamas, mais en réalité,
cette guerre vise le peuple palestinien, et toutes ses formations
combattantes. C’est pourquoi nous, le mouvement du Jihad islamique,
avons dit non, c’est une guerre contre tout le peuple palestinien, et
nous avons pris la défense des brigades Al-Qassam, avec les autres
organisations de la résistance. Nous sommes unis dans un même rang.
Il y a une décision unie pour les organisations de la résistance de
poursuivre l’affrontement. La résistance est unie, du sommet jusqu’aux
éléments de la base, à tous les niveaux, que ce soit sur le plan
politique ou militaire. Sur le plan politique, il y a une liaison
permanente entre le mouvement du Jihad islamique et le Hamas, et sur le
terrain, toutes les formations combattantes coordonnent et se complètent
les unes les autres. C’est la première fois qu’elles arrivent à
atteindre ce degré de complémentarité et de coordination.
Sur le plan politique, nous sommes en liaison permanente avec la
direction du mouvement Hamas et nous essayons d’étudier le meilleur
moyen pour sortir de cette guerre avec le maximum de gains pour notre
peuple, pour préserver ses capacités combatives et porter la défaite à
cet ennemi, dans le sens de l’empêcher d’accomplir ses visées et ses
objectifs.
Israël ne veut pas que le peuple palestinien soit uni, il était
satisfait de l’état de division qui existait, il ne cherche qu’à assurer
sa sécurité à nos dépends. Si l’un des buts de l’agression est
d’empêcher l’unité palestinienne, le grand perdant ne sera autre que
l’Autorité palestinienne qui compte toujours sur toute forme de « paix »
avec Israël. L’Autorité prétend qu’il n’y a pas d’alternatives, mais
aujourd’hui la résistance lui montre, en toute clarté, qu’il y a une
alternative, celle d’arracher notre liberté, notre indépendance et notre
dignité par nous-mêmes. Nous espérons toujours qu’il y ait
réconciliation en vue d’assurer l’unité nationale, et que l’ennemi pense
ce qu’il veut.
(15-07-2014)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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