Israël s’est dit prêt vendredi à "élargir" encore son offensive contre
Gaza, au deuxième jour d’un assaut terrestre visant à anéantir les
infrastructures du Hamas et qui a coûté la vie à 24 Palestiniens en
moins de 24 heures.
Au total 265 Palestiniens ont péri depuis le début le 8 juillet de
l’opération israélienne déclenchée par des raids aériens avant de
s’étendre à un assaut terrestre lancé jeudi soir avec l’objectif de
faire cesser les tirs de roquettes sur Israël. Côté israélien, un soldat
et un civil ont été tués.
Selon l’ONU, quelque 30 000 personnes, fuyant les bombardements ou dont
les maisons ont été détruites, se sont réfugiées dans les installations
de l’organisation à Gaza, une bande de terre de 362 km2 où s’entassent
dans la misère 1,8 million d’âmes soumises à un blocus israélien depuis
plusieurs années.
La plupart des hostilités se déroulaient dans le sud du territoire -Khan
Younès et Rafah- et dans le nord, non loin de la frontière israélienne.
L’entrée des troupes après 10 jours de raids aériens et à l’artillerie a
pour objectif stratégique de détruire les tunnels utilisés par le
mouvement islamiste palestinien Hamas pour transporter leurs armes et
pénétrer en Israël afin d’y commettre des attaques.
"Mes instructions sont de se préparer à la possibilité d’élargir de
manière significative l’opération terrestre", a dit le Premier ministre
Benjamin Netanyahu, au début d’une réunion gouvernementale.
"Ce n’est pas possible de régler (le problème) des tunnels depuis les
airs uniquement, nos soldats font aussi cela sur le terrain", a souligné Netanyahu, selon lequel ces souterrains devaient servir à une
"attaque massive" contre des civils.
Dans l’immédiat, Israël a assuré ne pas vouloir reprendre le contrôle de
Gaza, un territoire enclavé entre Israël, l’Egypte et la mer
Méditerrané, d’où l’armée s’était retirée unilatéralement en 2005.
Soutenues par l’aviation et l’artillerie, l’infanterie était accompagnée
d’unités du génie pour détruire les souterrains, a indiqué la radio
militaire. Selon l’armée, les soldats ont engagé des combats tuant 17
"terroristes", frappant quelque "150 cibles" dont quatre tunnels.
Au pouvoir à Gaza depuis 2007, le Hamas, considéré par l’Union
européenne et Israël comme une organisation "terroriste", a affirmé
qu’"Israël allait payer un prix élevé" de cet assaut terrestre "voué à
l’échec".
Malgré l’offensive majeure israélienne, les combattants du Hamas et du
Jihad islamique, son allié, ont réussi à lancer 24 roquettes sur Israël
vendredi sans faire de victimes, portant le total des impacts depuis le 8
juillet à 1164.
Sur le terrain, 70% des secteurs de la bande de Gaza étaient privés
d’électricité, selon l’Office de l’électricité de l’enclave, précisant
que le nord était particulièrement touché.
L’agglomération de Gaza était, elle, une ville fantôme, les rues
complètement désertées, sauf à l’heure de la prière hebdomadaire en ce
troisième vendredi du ramadan.
Les imams des 1400 mosquées de Gaza ont exhorté les croyants à être
"patients et forts". "La victoire viendra", ont-ils promis.
A Chajaya, à l’est de la ville de Gaza, de nombreux résidents fuyaient
emportant avec eux nourriture, ustensiles de cuisine, vêtements et
couvertures.
"Nous avons quitté le front est pour aller dans une école de l’ONU. On
n’a plus d’électricité ni d’eau", raconte Bassil Araeer. "C’est un
miracle qu’on a pu partir", renchérit sa femme.
L’offensive terrestre est la première menée à Gaza depuis celle de
décembre-janvier 2008-2009 qui s’était soldée par la mort de quelque
1400 Palestiniens sans pour autant mettre fin aux tirs de roquettes.
La presse israélienne a applaudi la décision de pénétrer dans Gaza,
prise selon Netanyahu après le l’échec d’une proposition de trêve
égyptienne rejetée par le Hamas.
Pour le journal Yediot Aharonot, l’assaut terrestre était nécessaire car
la campagne de bombardements "s’orientait vers un match nul", le Hamas
continuant ses tirs de roquettes.
Netanyahu a admis qu’il n’y avait pas de "garantie de succès à 100%",
alors que l’armée israélienne en est à sa quatrième opération contre
Gaza depuis 2005.
Selon Israël Hayom, le gouvernement a le soutien de l’opinion publique
mais uniquement "à trois conditions très difficiles à maintenir en temps
de guerre : que ce soit bref, que les succès soit nombreux et qu’il y
ait peu de morts".
Sur le plan diplomatique, le ministre français des Affaires étrangères,
Laurent Fabius, est attendu vendredi en Egypte et samedi en Israël. Son
homologue américain John Kerry a exhorté Israël à éviter les "dégâts
collatéraux".
A l’étranger, Israël a décidé de réduire son personnel diplomatique en
Turquie après les violentes manifestations anti-israéliennes à Istanbul
et Ankara.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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