L’armée israélienne a lancé jeudi soir une opération terrestre dans la
bande de Gaza, après 10 jours de raids aériens meurtriers, le Hamas
avertissant que l’Etat hébreu allait "payer un prix élevé" pour cette
nouvelle escalade.
Avant l’annonce de l’opération terrestre par l’armée, Washington a
demandé à Israël de "redoubler d’efforts pour éviter de faire des
victimes civiles", alors que des bombardements aériens ont encore coûté
la vie jeudi à plusieurs enfants après une brève trêve humanitaire.
L’offensive israélienne « Bordure protectrice » a fait en dix jours plus
de 240 morts et 1770 blessés, dont une majorité de civils.
"Le Premier ministre et le ministre de la Défense ont ordonné jeudi soir
à l’armée de commencer une opération terrestre", a annoncé le bureau du
Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un communiqué, justifiant
l’offensive par le "refus du Hamas d’accepter le plan égyptien pour un
cessez-le-feu et la poursuite des tirs de roquettes sur Israël".
L’objectif est "d’infliger un coup significatif aux infrastructures du Hamas".
De son côté, le Hamas a dénoncé "une étape dangereuse, dont les conséquences sont incalculables".
"Israël va payer un prix élevé. Le Hamas est prêt à la confrontation", a
déclaré le porte-parole du Hamas à Gaza, Fawzi Barhoum dans un
communiqué.
Blindés, pièces d’artillerie et unités d’infanterie avaient été déployés massivement depuis 10 jours à la frontière.
Le gouvernement a par ailleurs donné son accord pour la mobilisation
18.000 réservistes supplémentaires, portant le total de mobilisables à
65 000.
Il s’agit de la première intervention terrestre israélienne depuis
l’opération "Plomb Durci" de 2008-2009, qui avait fait plus de 1400
morts palestiniens.
Selon le ministre de la Communication, Gilad Erdan, l’opération a été
décidée "il y a quelques jours" et elle vise avant tout à "détruire les
tunnels" du Hamas.
Interrogé sur une éventuelle réoccupation de la bande de Gaza, évacuée
par Israël en 2005, il a dit que ce n’était "pas l’objectif" mais "qu’on
peut en arriver là".
L’Egypte a vivement critiqué le Hamas, estimant qu’il aurait pu sauver
des dizaines de vies s’il avait accepté le cessez-le-feu proposé cette
semaine par Le Caire, et qui avait été adoubé par Israël. Elle a dans le
même temps dénoncé l’"escalade" israélienne avec l’opération terrestre à
Gaza.
L’armée israélienne a commencé à bombarder très intensivement la bande
de Gaza par air, depuis la mer et avec des tirs de chars massés à la
frontière vers 22H00 (19H00 locales).
Des salves de roquettes, certaines bruyantes, illuminaient le ciel,
selon des journalistes de l’AFP, dont l’hôtel tremblait sous la force
des tirs de la marine. Certains quartiers de Gaza étaient plongés dans
le noir. Les services de secours de l’enclave ont d’ores et déjà fait
état d’au moins trois morts.
Des témoins ont fait état de combats dans les régions de Rafah et Khan Younès (sud).
Israël cherche à neutraliser la puissance de feu du Hamas, mouvement
terroriste pour Israël et l’Occident, qui a frappé l’Etat hébreu avec
plus de 1.000 roquettes pendants 10 jours, faisant un mort.
Les bombardements israéliens ont fait pour leur part 243 victimes, selon les secours palestiniens.
Les trois-quarts des civils sont des civils, selon l’ONU, mais Israël a
accusé le Hamas de se servir de "boucliers humains" dans cette enclave
où s’entassent dans la misère 1,8 million de personnes soumises au
blocus israélien.
Cette nouvelle "étape de l’opération Bordure protectrice", selon le
jargon militaire pour évoquer l’intervention terrestre, intervient après
une courte trêve humanitaires de cinq heures (07H00 - 12H00 GMT) jeudi
négociée par l’ONU pour permettre aux habitants de l’enclave de se
ravitailler.
Dès la fin de la trêve, les hostilités ont repris, et les bombardements ont notamment tué quatre enfants au moins.
Les opérations israéliennes interviennent aussi alors que plus tôt dans
la journée, un haut responsable israélien a, sous couvert de l’anonymat,
annoncé à des médias dont l’AFP qu’un accord de cessez-le-feu entrerait
en vigueur vendredi matin.
Le Hamas avait aussitôt démenti tout en faisant état "d’efforts en
cours" pour une entente globale au moment où des négociations ont lieu
au Caire par l’intermédiaire du médiateur égyptien.
Le Hamas avait rejeté l’initiative de cessez-le-feu égyptienne, exigeant
une levée du blocus de Gaza en vigueur depuis 2006, l’ouverture de la
frontière avec l’Egypte et libération de dizaines de détenus.
Les quartiers de Gaza portent les stigmates des bombardements :
bâtiments éventrés, infrastructure détruite, meubles et électroménager
brisés dépassant des décombres... Des débris qui témoignent de la
violence des frappes.
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié les
bombardements sur Gaza de "tentative de génocide systématique" contre
les Palestiniens.
Côté diplomatie, le ministre français des Affaires étrangères Laurent
Fabius était attendu au Caire et en Israël vendredi pour évoquer la
question de Gaza.
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