Israël a bombardé dans la nuit de mardi à mercredi les domiciles de
plusieurs responsables du Hamas dans la bande de Gaza, conformément à sa
promesse d’intensifier ses raids après le rejet d’une trêve par ce
dernier.
Au neuvième jour de l’opération "Bordure protectrice", les avions de
combat israélien ont visé à Gaza City l’habitation de Mahmud al-Zahar,
touchée par au moins deux missiles mais vide au moment des frappes, et
celle de Bassem Naim.
Les frappes israéliennes ont aussi touché les habitations de l’ancien
ministre de la Santé Fathi Hammad et du député du Hamas Ismail
al-Ashqar, à Jabalia (nord).
Israël avait affirmé mardi n’avoir "d’autre choix" que d’intensifier ses
raids sur Gaza après le rejet d’une trêve par le Hamas, le conflit
semblant alors sans issue malgré la mort de plus de 200 Palestiniens et
pour la première fois d’un Israélien.
Israël avait repris ses raids mardi après-midi sur l’enclave
palestinienne, en réponse à des dizaines de tirs "aveugles" de roquettes
du Hamas, dont deux ont été détruites en vol au-dessus de Tel-Aviv.
"Une solution diplomatique aurait été meilleure, c’est ce que nous avons
essayé de faire lorsque nous avons accepté la proposition de trêve de
l’Égypte. Mais le Hamas ne nous a pas laissé d’autre choix que d’étendre
et d’intensifier notre campagne contre lui", a affirmé le Premier
ministre Benjamin Netanyahu.
Sa déclaration a coïncidé avec l’annonce de la mort d’un Israélien par
un tir de roquette au passage d’Erez entre Israël et Gaza, la première
victime israélienne depuis le début le 8 juillet de l’offensive aérienne
contre Gaza et l’intensification des tirs palestiniens.
Selon les secours israéliens, ce civil de 37 ans, Dror Hanin, originaire
de la colonie de Beit Aryeh en Cisjordanie, était venu distribuer de la
nourriture aux soldats postés dans le secteur.
Dans la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas, deux Palestiniens ont été
tués dans la nuit de mardi à mercredi dans des raids israéliens,
portant à 202 le nombre de Palestiniens tués, dont une grande majorité
de civils, en huit jours de conflit. Près de 1.500 ont été blessés.
Israël n’a pas pour autant encore déclenché d’opération terrestre bien
que l’armée ait ostensiblement déployé des troupes d’infanterie et des
chars aux abords de Gaza, mobilisant 40 000 réservistes en vue d’une
éventuelle invasion, une option qui risque d’être coûteuse en vies
humaines.
Le Hamas, considéré par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne
comme une "organisation terroriste", a expliqué son rejet de
l’initiative égyptienne en affirmant n’en avoir eu connaissance que par
les médias.
Pour ce mouvement, aucune trêve n’est envisageable sans un accord global
sur la fin du blocus de Gaza en place depuis 2006, l’ouverture du
poste-frontière avec l’Égypte et la libération de détenus.
Dans la journée de mardi, plus de 100 roquettes et obus ont encore
atteint Israël, dont l’une a visé la région de Haïfa, à 160 km au nord
de Gaza. En huit jours, 960 projectiles ont touché Israël selon l’armée.
Les Occidentaux tentent de trouver un moyen d’enrayer le conflit, sans
succès pour le moment tout en se rangeant derrière la proposition du
Caire, à l’instar du chef de la diplomatie allemande Frank-Walter
Steinmeier en visite en Israël. Son homologue italienne Federica
Mogherini, dont le pays préside l’UE, est aussi en Israël.
La France a souligné soutenir "un cessez-le-feu immédiat", alors que le
secrétaire d’État américain John Kerry, qui s’est entretenu par
téléphone avec M. Netanyahu et d’autres dirigeants de la région, s’est
dit prêt à retourner immédiatement dans la région si cela pouvait aider
toutes les parties à signer un cessez-le-feu.
Très en retrait dans cette crise, le président palestinien Mahmud Abbas
doit se rendre en Egypte puis en Turquie, pays allié du Hamas.
Témoignant du désespoir, Souheir al-Hossari, 44 ans, dont l’habitation a
été détruite par un tir israélien, raconte avoir tout perdu. "Le repas
qu’on avait préparé pour la rupture du jeûne du ramadan est sous les
décombres de ma maison. Je vais rester là maintenant à ciel ouvert en me
reposant sur la miséricorde de Dieu".
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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