Plus de 120 Palestiniens sont morts dans le pilonnage par l’armée
israélienne d’une banlieue de Gaza dimanche, journée la plus sanglante
du conflit, où 13 soldats israéliens ont été tués et, selon le Hamas, un
autre kidnappé, affirmation démentie par Israël.
Le président américain Barack Obama, s’inquiétant du "nombre
croissant de morts" à Gaza, a indiqué que son chef de la diplomatie John
Kerry allait se rendre au Caire lundi, et a dit rechercher un
"cessez-le-feu immédiat".
Le Conseil de sécurité de l’ONU a exprimé dimanche soir sa "grave
préoccupation devant le nombre croissant de victimes" du conflit à Gaza
et réitéré son appel à "cesser immédiatement les hostilités" et "au
respect des lois humanitaires internationales, notamment sur la
protection des civils".
Les dirigeants palestiniens et la Ligue arabe ont accusé Israël de
commettre un "crime de guerre" en pilonnant Chejaïya, tandis que le
secrétaire général de l’ONU Ban ki-Moon a entamé une tournée dans la
région pour tenter de mettre fin au conflit qui a déjà tué 485
Palestiniens depuis le début de la campagne israélienne le 8 juillet.
Pour l’armée israélienne, la journée de dimanche a été noire
également : avec 13 soldats de la brigade d’élite Golani tués, le bilan
des militaires morts dans l’offensive monte à 18, un nombre jamais vu
depuis la guerre du Liban en 2006. L’armée a aussi comptabilisé au moins
55 blessés.
La branche armée du Hamas a revendiqué dimanche soir l’enlèvement
d’un soldat israélien, déclenchant des manifestations de joie dans les
rues de la ville de Gaza. "Le soldat israélien Shaul Aaron est entre les
mains des Brigades Ezzedine al-Qassam", le bras armé du mouvement
islamiste, a déclaré leur porte-parole Abou Obeida dans une allocution
télévisée.
L’ambassadeur israélien à l’ONU Ron Prosor a démenti cet enlèvement, affirmant que "ces rumeurs sont fausses".
Deux civils israéliens sont morts depuis le lancement le 8 juillet de
l’opération Protective Edge ("Bordure protectrice") pour neutraliser
les capacités militaires du Hamas dans la bande de Gaza.
Les forces israéliennes ont fait état de leurs pertes après une
journée marquée par le pilonnage sanglant de Chejaïya, située non loin
de la frontière israélienne, qui a tué au moins 72 Gazaouis, le
bombardement le plus meurtrier depuis la guerre de 2008-2009 dans
l’enclave palestinienne.
Et avec plus de 120 morts à travers la bande de Gaza, cette 13e
journée d’offensive israélienne est devenue la plus sanglante de la
campagne militaire.
A Chejaïya, une journaliste de l’AFP a décrit des scènes de carnage et de chaos, tel cet homme éventré, à la tête arrachée.
"Chejaïya est une zone civile où le Hamas a placé ses roquettes, ses
tunnels, ses centres de commandement", a justifié l’armée, "cela fait
des jours que nous avons prévenu les civils de Chajaya qu’ils devaient
évacuer. Le Hamas leur a ordonné de rester, c’est le Hamas qui les a mis
dans la ligne de mire".
Le "massacre" de Chejaïya, une banlieue à l’est de la ville de Gaza, a
été dénoncé par les dirigeants palestiniens et la Ligue arabe qui ont
accusé Israël de commettre un "crime de guerre", alors que M. Abbas
appelait depuis le Qatar à une réunion d’urgence du conseil de sécurité
de l’ONU.
Le président palestinien devait rencontrer à Doha le chef en exil du
Hamas, Khaled Mechaal, qui réclame la levée complète du blocus de Gaza,
l’ouverture du poste-frontière de Rafah avec l’Egypte et la libération
de prisonniers.
A Doha, où il a entamé sa tournée au Moyen-Orient, M. Ban a pour sa
part appelé Israël à "faire beaucoup plus" pour épargner les civils dans
son offensive militaire contre la bande de Gaza, condamnant "l’action
atroce" de l’armée à Chejaïya.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a pour sa part
revendiqué "le soutien très fort de la communauté internationale". "En
tant qu’Etat démocratique, Israël utilise des outils de légitime défense
pour se battre contre ceux qui nous tirent des roquettes", a-t-il
ajouté au cours d’une conférence de presse.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry, qui se rend au Caire ce
lundi à la demande du président Obama, a accusé le mouvement islamiste,
qui contrôle la bande de Gaza, de refuser "obstinément" un
cessez-le-feu.
Médecins sans frontières (MSF) a appelé Israël à "cesser de bombarder
les civils pris au piège. La majorité des morts à Gaza sont des civils
(...) A l’hôpital Al-Shifa où travaille MSF, la plupart des blessés qui
arrivent en salle d’urgence sont des femmes et des enfants", a indiqué
l’ONG dans un communiqué à l’AFP.
Au total l’offensive israélienne a fait au moins 485 morts et près de
4.000 blessés, des civils pour l’essentiel. L’ONU à Gaza accueille
81.000 personnes déplacées par le conflit.
L’armée a annoncé dimanche l’intensification de son offensive
terrestre, lancée jeudi, pour neutraliser les tirs de roquettes et les
tunnels du mouvement palestinien, considéré comme terroriste par Israël
et l’Occident.
Ce conflit, le plus sanglant depuis 2009 à Gaza, est le 4e entre le Hamas et Israël depuis 2006.
L’armée a fait état de 341 cibles visées dimanche. Quatorze tunnels
allant vers Israël pour "commettre des attaques terroristes" ont été
détruits et 110 "terroristes" tués. Dans le même temps 87 projectiles
ont été tirés sur Israël depuis Gaza dimanche, et 1.414 ces 12 derniers
jours, selon l’armée.
Israël a mobilisé 53 200 hommes sur les 65 000 réservistes autorisés
par le gouvernement pour l’offensive sur cette petite bande de terre de
362 km2 où s’entassent dans la misère 1,8 million d’âmes, soit l’une des
densités de population les plus fortes au monde.
La nouvelle spirale de violence a été déclenchée après le rapt et le
meurtre de trois étudiants israéliens en juin, attribués par Israël au
Hamas, suivis de l’assassinat d’un jeune Palestinien brûlé vif à
Jérusalem.
(21-07-2014)
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