jeudi 12 janvier 2012

Palestine : Hamas et Fatah une réconciliation à la traîne

Le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, et le Fatah du président palestinien Mahmud Abbas se sont ouvertement opposés jeudi sur les causes du retard dans l’application de leur accord de réconciliation. Par ailleurs, le conseiller politique d’Ismaïl Haniyeh, Yussef al-Rizq, a affirmé que celui-ci effectuerait une nouvelle tournée fin janvier dans plusieurs pays musulmans, dont l’Iran et le Qatar. "La deuxième étape des tournées du Premier ministre Haniyeh sera lancée à la fin janvier et comprendra le Qatar, l’Iran et plusieurs autres pays islamiques", a dit Yussef al-Rizq au journal Palestine, proche du Hamas, évoquant "le succès" de la récente tournée d’Ismaïl Haniyeh en Égypte, au Soudan, en Turquie et en Tunisie.
"Le blocus politique imposé par le monde au gouvernement formé par le Hamas après sa victoire aux élections de 2006 a pris fin avec cette tournée du Premier ministre, qui a été reçu dans les pays qu’il a visités comme chef du gouvernement élu par le peuple palestinien", a-t-il estimé. Ismaïl Haniyeh a indiqué avoir "trouvé dans les pays visités une grande disponibilité pour la Palestine et pour oeuvrer à briser le blocus imposé à Gaza et au gouvernement et à aider dans tous les domaines".
"La réconciliation palestinienne est confrontée à des pressions externes et aux ingérences israéliennes pour la faire échouer et tarde à se traduire sur le terrain", a-t-il reconnu lors d’une rencontre publique à Gaza avec des députés et des représentants des mouvements palestiniens. Ismaïl Haniyeh est rentré mardi à Gaza d’une tournée de deux semaines, sa première sortie de la bande de Gaza depuis la prise du pouvoir du Hamas en juin 2007 dans ce territoire palestinien sous blocus israélien.
Un responsable du Fatah a imputé le blocage de la réconciliation aux dissensions entre le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, et des dirigeants du mouvement à Gaza. "Nous savons qu’il y a des forces au Hamas à Gaza qui ne veulent ni la réconciliation ni renoncer à leur empire, leur argent ou leur influence", a déclaré à la radio officielle Voix de la Palestine le secrétaire général du Conseil révolutionnaire du Fatah, Amin Maqbul.
"Par conséquent, il y a une véritable menace sur la réconciliation si la direction en exil du Hamas ne commence pas à faire pression sur ceux de l’intérieur pour changer la situation à Gaza et insister sur la culture d’unité nationale et de réconciliation", a affirmé Amin Maqbul. Khaled Mechaal "comprend qu’il y a une tendance au Hamas opposée à sa politique, y compris les efforts de réconciliation. Je pense que Khaled Mechaal a pris des mesures pour améliorer la situation, comme inclure Mahmud Zahar dans la délégation au Caire (pour des réunions de réconciliation en décembre, NDLR) ou permettre à Ismaïl Haniyeh de faire une tournée", a-t-il poursuivi.
En mai, Mahmud Zahar, principal dirigeant du Hamas à Gaza, avait publiquement désavoué Khaled Mechaal pour s’être dit prêt à donner une chance aux négociations avec Israël. Le Fatah et le Hamas ont conclu le 27 avril au Caire un accord de réconciliation, ratifié le 3 mai par l’ensemble des mouvements palestiniens, resté pour l’essentiel inappliqué.

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