Les autorités syriennes ont annoncé jeudi la création d’une commission d’enquête sur les circonstances de la mort du journaliste français Gilles Jacquier, alors que la communauté internationale a appelé les autorités syriennes à assurer la protection des journalistes sur son territoire.
Le gouverneur de Homs, Ghassan Abdel Al, a ordonné la "création d’une commission d’enquête sur les circonstances de l’attaque terroriste qui a coûté la vie au journaliste français et à huit Syriens", affirme l’agence officielle Sana.
Les dirigeants occidentaux dont le président français Nicolas Sarkozy ont demandé que "toute la lumière soit faite" sur les circonstances de la mort mercredi de Gilles Jacquier, travaillant pour la chaîne de télévision France 2.
Il se trouvait parmi un groupe de journalistes autorisés à se rendre à Homs, épicentre de la contestation contre le régime.
L’armée régulière syrienne est entrée à Homs au mois de mai lançant des opérations d’envergure contre cette ville, la troisième de Syrie, à 200 km au nord de la capitale.
La télévision officielle syrienne a accusé "un groupe terroriste" d’avoir "tiré des obus sur des journalistes étrangers", alors que des militants pro-démocratie sur place ont accusé le régime de Bashar al-Assad confronté depuis le 15 mars à une contestation populaire qu’il réprime dans le sang.
L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a précisé que six Syriens avaient également été tués dans l’explosion des obus, et a demandé l’ouverture d’une enquête, indiquant ignorer l’origine des tirs.
Le Conseil national syrien (CNS) a mis en cause les autorités syriennes et dénoncé "l’assassinat de Gilles Jacquier, qui constitue un signal dangereux quant au passage des autorités à des opérations de liquidation physique des journalistes pour tenter de faire taire les médias neutres et indépendants".
"Nous appelons les organisations internationales à agir sérieusement pour faire face aux crimes du régime perpétrés contre les journalistes syriens et étrangers", a ajouté le groupe dans un communiqué appelant à "l’ouverture d’une enquête indépendante".
Jeudi, treize civils ont été tués par les forces de sécurité, sept à Deir Ezzor (est), quatre dans la province d’Idleb (nord-ouest) et deux à Homs (centre), selon l’OSDH.
Dans la région d’Idleb, des dizaines d’étudiants ont manifesté à l’Université d’Ebla à Saraqeb, accusant le régime de "trahir la nation arabe et de faire tuer la population par l’armée". D’autres manifestations d’étudiants ont eu lieu à Irbine, dans la province de Damas, et à Harasta, près de la capitale.
La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a demandé qu’une enquête soit rapidement menée.
La porte-parole du département d’Etat américain a déploré pour sa part que "le régime ne fourni(sse) pas aux journalistes (...) un environnement favorable".
Par ailleurs, l’organisation des droits de l’Homme, Human Rights Watch (HRW) a demandé à la Ligue arabe qui tente de mettre fin aux violences en Syrie, de "condamner d’urgence" les forces de sécurité syriennes qui tirent sur les protestataires pacifiques qui cherchent à contacter les observateurs arabes" chargés de rendre compte de la situation dans le pays.
L’émissaire chinois pour le Moyen-Orient Wu Sike, en visite au Caire, a de son côté pressé les autorités syriennes de coopérer avec la mission.
Devant l’escalade des violences, le vice-président américain Joe Biden s’est entretenu de la situation dans ce pays mercredi avec le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, un proche allié des Etats-Unis dans le Golfe, a indiqué la Maison Blanche.
"En particulier, ils ont condamné les violences perpétrées par le régime (du président) Assad en Syrie et souligné l’importance du rapport des observateurs de la Ligue arabe, attendu le 19 janvier", selon la même source.
Mardi, Bachar al-Assad a accusé des pays étrangers de "comploter" contre la Syrie, lançant : "Leur rêve tournera au cauchemar. Nous n’allons pas permettre la défaite de la Syrie qui signifiera la chute de la région entière".
La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a fustigé la thèse du complot et un discours "glacialement cynique".
Le secrétaire du Conseil de sécurité russe Nikolaï Patrouchev a estimé lui dans un entretien publié jeudi sur le site du quotidien russe Kommersant, que "Washington et Ankara travaillent dès maintenant à divers plans de zones d’exclusion aérienne où pourraient se former et s’amasser des unités armées de la rébellion syrienne.
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