La Ligue arabe a décidé de suspendre sa mission d’observation en Syrie en raison de la "recrudescence des violences", a annoncé officiellement samedi le secrétaire général de cette organisation, Nabil el-Arabi. La "décision de suspendre la mission des observateurs a été prise après une série de consultations avec les ministres arabes des Affaires étrangères en raison de la recrudescence des violences dont sont victimes les civils innocents et après que le gouvernement syrien eut choisi l’option de l’escalade ce qui a fait augmenter le nombre de victimes", a-t-il dit dans un communiqué.
Un responsable de l’organisation panarabe avait auparavant annoncé sous le couvert de l’anonymat la suspension de cette mission, invoquant la recrudescence des violences au cours des derniers jours en Syrie. Le chef de la mission d’observation de la Ligue arabe en Syrie, le général soudanais Mohammed Ahmed Mustafa al-Dabi, avait déclaré vendredi que les violences avaient augmenté "de manière importante" depuis mardi, en particulier à Homs, Hama et Idleb, dans le nord et le nord-ouest du pays.
"La situation actuelle, en terme de violences, n’aide pas à préparer une atmosphère (... permettant) d’obtenir que toutes les parties viennent s’asseoir à la table des négociations", principal objectif du plan arabe de sortie de crise, a-t-il ajouté dans un communiqué. Depuis mardi, les violences en Syrie ont fait au moins 193 morts, en grande majorité des civils, selon des chiffres compilés à partir d’informations officielles et des groupes de défense des droits de l’Homme. Les 165 observateurs de la Ligue arabe ont été déployés à partir du 26 décembre avec l’accord de Damas pour surveiller l’application d’un plan de sortie de crise prévoyant l’arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait des chars des villes et la libre circulation des médias étrangers avant l’ouverture de négociations.
5 militaires et 3 déserteurs périssent lors de combats
Cinq militaires et trois déserteurs ont été tués samedi dans une série d’affrontements entre l’armée syrienne et des déserteurs dans la province de Homs (centre), a annoncé le chef de l’Observtoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), Rami Abdel Rahman. Les cinq soldats sont morts à Hula et les trois déserteurs ont péri à Rastan (185 km au nord de Damas). Dans le même temps, la répression a fait deux morts parmi les civils, a précisé l’OSDH. L’OSDH avait auparavant annoncé que des combats opposaient l’armée syrienne et à des des dissidents à Rastane et dans la province de Damas, alors que les forces gouvernementales poursuivent leur déploiement dans les bastions de la contestation.
"De violents combats ont éclaté dans la ville de Rastane entre des dissidents et l’armée" appuyée par les forces gouvernementales, qui ont "utilisé des mitrailleuses lourdes", avait rapporté l’OSDH, basé au Royaume-Uni, dans un communiqué. La ville de Rastane avait déjà été fin septembre le théâtre de violents affrontements qui avaient fait des dizaines de morts entre des dissidents et l’armée régulière, selon l’OSDH. D’autre part, "un civil a été tué dans la province de Deraa (sud) dans une embuscade tendue par l’armée (...) et un enfant est mort lorsqu’un obus s’est abattu sur sa maison dans le village de Quria dans la province de Deir Ezzor (est)", a ajouté l’OSDH.
Toujours à Quria, les tirs d’artillerie lourde ont touché dans la nuit un gazoduc, provoquant un incendie, selon l’OSDH qui n’a pas précisé l’origine des tirs ni l’étendue des dégâts. Dans la province de Damas, plusieurs villages et localités ont été investis par les forces de sécurité et l’armée, dont Kfar Batna, Sabka, Hammuriyeh et Jesrin, selon l’OSDH, qui a ajouté que ces forces faisaient face à des déserteurs. Le régime syrien est confronté depuis plus de dix mois à une contestation sans précédent qui se transforme en rébellion armée. La répression a fait des milliers de morts parmi les civils selon l’ONU, tandis que le régime affirme que plus de 2 000 membres des forces de l’ordre ont été tués.
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