Le Parlement yéménite a approuvé samedi un projet de loi accordant l’immunité "totale" au président contesté Ali Abdallah Saleh et partielle à ses collaborateurs, ouvrant la voie à l’élection d’un président intérimaire le 21 février.
Le vote est intervenu après l’amendement jeudi par le gouvernement d’entente nationale d’un premier projet de loi sur l’immunité, vivement contesté par le rue et des organisations non gouvernementales.
Le Parlement a en outre entériné la candidature du vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi, un homme de consensus, à l’élection présidentielle.
Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 33 ans, se voit accorder "l’immunité totale contre toute poursuite légale ou judiciaire", selon le texte de loi, a rapporté un journaliste de l’AFP qui a précisé que des députés dissidents du parti présidentiel avaient voté contre le document.
En outre, les collaborateurs de Ali Abdallah Saleh dans les domaines "civil, militaire et sécuritaire" bénéficieront de l’immunité "pour les actes politiquement motivés, accomplis dans l’exercice de leurs fonctions officielles". En revanche, l’immunité "ne s’applique pas aux actes terroristes", ajoute le texte.
Une version initiale du projet de loi, soumise à la Chambre le 8 janvier, stipulait que Ali Abdallah Saleh et ses collaborateurs "bénéficient d’une immunité empêchant toute poursuite judiciaire".
Mais cette version avait été vivement contestée par les jeunes protestataires qui réclament la comparution en justice du président et de ses collaborateurs pour la répression de leur mouvement de contestation, qui a fait des centaines de morts depuis janvier 2011.
La loi est prévue par un accord sur une transition politique conclu le 23 novembre à Ryad et prévoyant le départ du président Saleh du pouvoir en échange de l’immunité pour lui-même et ses proches.
L’accord de Ryad, parrainé par l’ONU, les Etats-Unis et l’Union européenne, prévoit le départ de M. Saleh du pouvoir au terme du scrutin du 21 février, auquel Hadi sera le seul candidat pour un mandat intérimaire de deux ans.
Par ailleurs, un haut responsable du parti présidentiel, le Congrès populaire général (CPG), Sultan al-Barakani, a annoncé à l’AFP un prochain voyage de Ali Abdallah Saleh à l’étranger, qui doit le conduire à "New York pour des soins".
Le président Saleh "visitera dans les prochains jours le sultanat d’Oman, puis l’Ethiopie, avant de se rendre à New York pour des soins" liés aux blessures qu’il a subies lors d’une attaque contre son palais début juin à Sanaa, a déclaré Barakani.
"Une fois qu’il aura terminé ses soins à New York, il rentrera au Yémen pour continuer à diriger son parti, le Congrès populaire général", a-t-il ajouté sans avancer de date pour le début du voyage.
"Le bureau politique du CPG a accepté, à la demande de Ali Abdallah Saleh, que ce dernier se rende l’étranger pour des soins", avait indiqué vendredi à l’AFP une source de son parti, sans préciser sa destination.
Ce séjour aux Etats-Unis est envisagé depuis plusieurs semaines.
Fin décembre, Ali Abdallah Saleh avait déclaré qu’il souhaitait faire ce voyage pour "faciliter l’action du gouvernement d’entente nationale et la tenue de l’élection présidentielle anticipée". Mais un de ses proches avait ensuite annoncé l’annulation de ce voyage.
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